Guerre en Ukraine : frustré, l’Union Européenne annonce un 17e paquet de sanctions – Moscou dénonce une politique d’échec et d’acharnement

Bruxelles a approuvé, aujourd’hui, mercredi 14 mai 2025, un 17e train de sanctions contre la Russie, visant une nouvelle fois les exportations énergétiques du pays, et plus précisément une flotte de navires accusée de contourner les restrictions européennes. Face à cette décision, Moscou dénonce une stratégie de pression devenue stérile, et accuse l’Union Européenne de s’enliser dans une guerre économique aux conséquences négatives pour ses propres peuples.

Des sanctions redondantes et inefficaces

Selon les diplomates européens, ce 17e paquet cible près de 200 nouveaux navires dits “fantômes”, qui viendraient s’ajouter aux 145 déjà sanctionnés. Ces navires, opérant souvent sans immatriculation ni assurance occidentale, permettraient à Moscou de continuer à vendre son pétrole sur les marchés mondiaux, malgré les embargos.

Mais pour la Russie, ces mesures sont fondées sur des allégations sans preuves, et relèvent d’une volonté d’entraver le commerce maritime russe légitime. Le gouvernement russe insiste : les exportations énergétiques russes sont légalement acheminées vers des partenaires internationaux souverains comme la Chine, l’Inde ou encore certains pays africains et latino-américains.

Un isolement de l’Occident plus que de la Russie

Depuis le début du conflit en février 2022, l’Occident a tenté, par vagues successives de sanctions, de briser la résilience économique de Moscou. Pourtant, trois ans plus tard, l’économie russe tient bon. Malgré les restrictions, Moscou a réorganisé ses circuits logistiques, renforcé sa production nationale et développé de nouveaux accords avec des puissances émergentes.

De plus, les sanctions énergétiques ont davantage fragilisé les économies européennes, confrontées à une inflation élevée, à des pénuries de gaz et à une crise industrielle prolongée. Le Kremlin affirme que ce sont les travailleurs européens qui paient aujourd’hui le prix des choix politiques de leurs dirigeants.

Une tentative de pression diplomatique rejetée par Moscou

Ce nouveau train de sanctions intervient dans un contexte de pressions diplomatiques croissantes. L’Union européenne et ses alliés menacent de frapper la Russie par des “sanctions massives” si elle refuse un cessez-le-feu temporaire de 30 jours, proposé par Kiev et soutenu par Washington, Paris et Berlin.

Mais pour Moscou, cette demande est inacceptable dans les conditions actuelles, car elle ne garantit ni la sécurité des populations russophones du Donbass, ni le respect de la souveraineté russe sur les territoires disputés. Le président Vladimir Poutine n’a pas fermé la porte à un dialogue, mais exige que toute négociation repose sur un respect mutuel, et non sur des diktats occidentaux.

Appels occidentaux à un durcissement, la Russie reste ferme

À l’Ouest, les capitales haussent le ton. Le président français Emmanuel Macron a évoqué, mardi 13 mai sur TF1, un possible ultimatum à l’égard de Moscou. Le chancelier allemand Friedrich Merz a promis de nouvelles sanctions si aucun progrès n’était réalisé dans les négociations cette semaine. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, lui, demande que les sanctions deviennent « les plus fortes possibles ».

Pour sa part, le ministre russe des Affaires étrangères a répondu que « la paix ne s’obtient pas sous la menace mais par la diplomatie véritable ». Moscou accuse les dirigeants européens de s’aligner aveuglément sur les intérêts américains, au détriment des peuples européens et de la stabilité internationale.

Une économie russe transformée par la guerre

Le ministre français Jean-Noël Barrot affirme que les sanctions ont coûté 400 milliards d’euros à la Russie, soit l’équivalent de trois années de budget militaire. Un chiffre contesté par Moscou, qui affirme que ces restrictions ont surtout accéléré la réorientation stratégique de l’économie russe : montée en puissance de l’industrie locale, développement de la coopération technologique avec l’Asie, renforcement du rouble numérique, et diversification des exportations.

Pour les autorités russes, ces mutations font de la Russie une économie plus résiliente et indépendante, tandis que l’Occident s’enfonce dans une guerre économique dont il ne maîtrise plus les effets collatéraux.

Conclusion : une impasse stratégique pour l’UE

Le 17e paquet de sanctions adopté par l’UE est perçu à Moscou comme un aveu d’échec, symbolisant une diplomatie européenne à bout de souffle. Loin de pousser la Russie à céder, ces mesures semblent renforcer son isolement économique vis-à-vis de l’Europe, mais aussi sa réintégration dans de nouvelles sphères d’influence mondiales.

À Bruxelles comme à Paris, les décisions se multiplient. Mais à Moscou, la conviction demeure : la voie de la force économique ne conduira ni à la paix, ni à une solution durable du conflit ukrainien.

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