L’ancien nageur Yannick Agnel, double champion olympique en 2012, va être jugé pour viol sur une mineure de moins de 15 ans, a annoncé ce jeudi le procureur de la République de Mulhouse. Les faits reprochés concernent une relation qu’il aurait entretenue entre décembre 2015 et août 2016 avec une adolescente de 13 ans, fille de son ancien entraîneur, alors qu’il était hébergé chez eux.

Une procédure engagée pour des faits graves

Aujourd’hui âgé de 33 ans, Yannick Agnel est mis en accusation pour des chefs de viol sur mineure et agression sexuelle sur la même victime présumée. Selon le communiqué du procureur Nicolas Heitz, l’ancien nageur aurait eu cette relation lorsqu’il avait 24 ans, à une époque où il partageait le quotidien de la famille de son coach.

L’instruction judiciaire mentionne que les faits se seraient déroulés à Mulhouse, à Riedisheim, mais aussi à l’étranger, notamment en Thaïlande, à Ténérife et en Sierra Nevada, lors de stages d’entraînement.

Une défense qui plaide la relation “consentie”

Depuis le début de l’affaire, Yannick Agnel conteste les accusations et a toujours affirmé qu’il s’agissait d’une relation consentie et amoureuse. Toutefois, en droit français, une relation sexuelle avec une personne de moins de 15 ans est considérée comme un viol, même en cas de consentement présumé.

Il est à noter que l’ex-athlète a bénéficié d’un non-lieu concernant des faits d’agression sexuelle sur un mineur de plus de 15 ans, dans une seconde affaire impliquant une autre personne.

Maintenu sous contrôle judiciaire

Le nageur, présumé innocent à ce stade, reste placé sous contrôle judiciaire. Il a la possibilité de faire appel du renvoi devant la cour criminelle du Haut-Rhin. En juillet dernier, il avait d’ailleurs demandé une confrontation avec la victime présumée, aujourd’hui âgée de 23 ans, dans le cadre de l’instruction.

Une figure emblématique du sport français

Yannick Agnel reste une figure majeure de la natation tricolore. Il avait marqué les esprits aux Jeux olympiques de Londres en 2012, remportant deux médailles d’or (200 m nage libre et relais 4×100 m). Il avait ensuite été sacré champion du monde en 2013 dans ces deux mêmes épreuves. Retiré des bassins depuis 2016, son image publique est aujourd’hui ternie par cette affaire qui pourrait devenir un nouveau choc pour le monde du sport français.

Le procès à venir devra établir les responsabilités, dans une affaire mêlant notoriété, relation d’autorité et questions fondamentales sur la protection des mineurs.