Une affaire inquiétante secoue San Antonio, au Texas (Etats-Unis d’Amérique), où une mère a été arrêtée ce lundi 19 mai, pour avoir fourni des munitions et du matériel tactique à son fils adolescent, âgé de 13 ans, qui préparait une attaque terroriste dans son collège. Cette affaire soulève de nombreuses questions sur la radicalisation et la responsabilité parentale dans la prévention des violences de masse aux États-Unis d’Amérique.
La grand-mère donne l’alerte
C’est grâce à la vigilance de la grand-mère que ce projet a été déjoué. Après une conversation troublante avec son petit-fils, au cours de laquelle ce dernier lui a annoncé qu’il allait « devenir célèbre » et que sa mère lui avait acheté des armes, la grand-mère a décidé de fouiller sa chambre. Elle y a découvert des chargeurs, des munitions ainsi qu’un engin explosif, avant de contacter la police.
L’adolescent fréquentait le collège Jeremiah Rhodes à San Antonio, où il avait prévu de commettre une attaque. Le jeune garçon est arrivé au collège habillé d’une tenue de camouflage complète, avec un masque, et armé. Mais il n’est resté que brièvement dans l’enceinte de l’établissement avant d’être arrêté à l’extérieur par les forces de l’ordre.
Des signaux d’alerte ignorés
Depuis plusieurs mois, le comportement de l’adolescent avait alerté la direction du collège. En janvier, un dessin retrouvé dans ses affaires représentait un fusil et un plan de l’école, avec le titre évocateur « itinéraire suicide ». Interrogé, il avait admis son admiration pour les tueurs de masse.
Quelques mois plus tard, en avril, il avait été temporairement exclu après avoir cherché des informations sur les fusillades survenues dans des mosquées à Christchurch, en Nouvelle-Zélande, en 2019. Peu après cette exclusion, il avait tenté de mettre fin à ses jours, selon des informations du New York Times.
Après ces incidents, le garçon avait été transféré dans un autre établissement, mais il est finalement revenu à Jeremiah Rhodes, où le projet d’attaque a failli se concrétiser.
Une mère « indifférente » et complice
Malgré tous ces signaux d’alarme, la mère de l’adolescent est restée « indifférente » face aux interventions des forces de l’ordre, des services sociaux et des responsables scolaires. Pire encore, elle aurait fourni elle-même à son fils des munitions et du matériel tactique. Selon l’enquête, elle aurait agi ainsi pour le « récompenser » d’avoir gardé ses jeunes frères et sœurs.
Cette attitude a conduit à son inculpation pour complicité d’acte de terrorisme. Elle a été libérée sous caution mardi mais devra comparaître à nouveau devant le tribunal le 17 juillet pour une audience préliminaire.
Le jeune garçon toujours en détention
Quant au jeune garçon, il reste incarcéré dans un centre de détention pour mineurs du comté de Bexar, en attente de son jugement. Les autorités cherchent à déterminer son niveau de responsabilité, compte tenu de son âge, de sa santé mentale et des influences qu’il a subies.
Cette affaire met en lumière le défi de la prévention des violences dans les écoles américaines, mais aussi la difficulté de repérer et d’intervenir auprès de jeunes en grande détresse, parfois radicalisés, souvent laissés sans encadrement efficace.