France – Aveyron : Trois accusés jugés pour le meurtre barbare d’un sexagénaire, cuit avec des légumes

Un procès glaçant s’ouvre ce lundi devant la cour d’assises de l’Aveyron. Trois personnes un couple et un jeune homme comparaissent pour un crime d’une brutalité et d’un macabre inédits : le meurtre, suivi de la cuisson, d’un homme esseulé, dans le but de lui voler son cannabis.

Les faits remontent à février 2023. La victime, Georges Meichler, surnommé « Diego », 60 ans, vivait reclus dans une petite maison isolée en pleine forêt à Brasc, dans la vallée du Tarn. Cet homme discret, sans eau ni électricité, cultivait du cannabis pour sa consommation personnelle. Son absence prolongée, signalée par son ex-compagne, a déclenché une enquête, rapidement orientée vers un couple aux comportements suspects : Philippe Schneider, 56 ans, et sa compagne Nathalie Caboubassy, 43 ans.

Un « druide » manipulateur et un projet sordide

Philippe Schneider, un homme fantasque qui se faisait passer pour un « druide », avait auparavant tenté de vendre une « potion magix » dans des sex-shops et avait ouvert un camion à pizzas sans succès. Le couple, accompagné d’un jeune homme de 24 ans, Loup Benrakia, aurait monté un plan pour s’emparer du cannabis de Diego.

Le mobile : un butin estimé à 500 à 600 grammes de cannabis. Pour convaincre son complice Loup, Philippe aurait inventé que Diego avait violé la fille de son ex-compagne. Ce prétexte servira à justifier l’agression et la séquestration de la victime.

Un meurtre d’une violence extrême

Attaché, bâillonné, frappé, Diego est mort étouffé. Après son décès, les accusés ont tenté de maquiller sa disparition en un départ volontaire. Des SMS ont été envoyés à ses proches pour faire croire à un voyage en Bretagne. Mais les gendarmes, alertés par des incohérences et une odeur suspecte dans sa maison, découvrent rapidement des éléments compromettants.

Le corps de Diego est découpé à la scie et au couteau de boucher, puis placé dans des marmites. Les accusés auraient tenté de faire cuire les restes dans de l’eau bouillante avec des patates, des carottes et des herbes, prétendument pour accélérer la décomposition et masquer les odeurs. D’autres parties du corps sont brûlées, et les cendres dispersées pendant que Philippe « priait » pour le salut de l’âme de la victime.

Des profils psychologiques troublants

L’instruction révèle des personnalités instables. Philippe est décrit comme narcissique, manipulateur, avec un passé marqué par des abus. Nathalie, sa compagne, dit avoir été sous emprise et minimise sa participation. Loup, fossoyeur à l’intelligence jugée « faible », affirme avoir été manipulé, mais reconnaît avoir assisté à des actes de grande violence. Il assure que Philippe lui aurait dit de prétendre faire cuire de la viande pour le chien en cas de contrôle.

Un procès très attendu

Le procès, prévu jusqu’au 22 mai, s’annonce éprouvant pour les proches de Georges Meichler. Son avocate, Me Laurie Peytavin Stockmann, a choisi de ne pas s’exprimer avant l’ouverture des débats. Le caractère particulièrement sordide de cette affaire, mêlant mensonges, violences extrêmes et mise en scène macabre, soulève des questions sur les dérives psychologiques et sociales des accusés.

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