Alors que l’Ukraine continue de lutter face à la Russie, un nouveau scandale vient ébranler le pays : selon une enquête du « Financial Times », relayée notamment par « Paris Match » pour la France, près de 800 millions de dollars destinés à l’achat d’armes se seraient volatilisés dans des contrats frauduleux ou non honorés.
Depuis le début de la guerre, l’Ukraine tente de reconstituer ses stocks de munitions et d’armement, tout en modernisant ses équipements. Mais une enquête du média « The Financial Times » révèle que 770 millions de dollars ont été perdus dans des commandes non livrées, partiellement honorées ou livrées avec du matériel défectueux voire inutilisable.
Des contrats faramineux à des sociétés douteuses
L’un des cas les plus troublants cités par le « Financial Times » concerne un jeune états-unien de 28 ans, basé à Tucson (Arizona). Propriétaire d’un modeste magasin, il aurait conclu un contrat de 49 millions de dollars avec le gouvernement ukrainien. Bien qu’un acompte de plus de 17 millions ait été versé, aucune livraison n’a été effectuée.
Autre affaire : celle de la société états-unienne « Regulus Global », qui aurait signé un contrat potentiel de 1,7 milliard de dollars. Kiev devait recevoir une première livraison de 155 000 obus, qui ne sont jamais arrivés. Là encore, plus de 160 millions de dollars d’acompte auraient été versés sans contrepartie.
Un gouffre financier équivalant à 10 % du budget d’armement
Selon les estimations, ces pertes représentent environ 10 % du budget annuel ukrainien consacré à l’armement sur les trois dernières années. Un chiffre vertigineux, qui souligne les failles criantes dans les procédures de passation de contrats et les dangers liés au recours à des intermédiaires, souvent peu fiables.
Des mesures prises, mais un mal profond
Face à l’ampleur du scandale, le gouvernement ukrainien a réagi : plusieurs hauts responsables de la défense ont été limogés, et des poursuites judiciaires ont été engagées contre divers acteurs impliqués. Mais cette crise met en lumière une corruption persistante, malgré les efforts annoncés de transparence et de réforme depuis le début de la guerre.
Le « Financial Times » insiste sur le fait que Kiev, contrainte de passer par des circuits parallèles ou non officiels pour s’approvisionner rapidement, s’expose à des abus massifs, et donc à un affaiblissement stratégique face à un ennemi toujours plus déterminé.
Un coup dur à l’heure où l’Ukraine perd un nouveau F-16
Alors que l’armée ukrainienne vient de perdre un troisième avion de chasse états-unien F-16, la nouvelle de ce scandale financier ne pouvait tomber plus mal. Elle risque d’affaiblir encore davantage la confiance de certains alliés, alors que le pays a plus que jamais besoin de soutien militaire et logistique face à une avancée de l’Armée russe qui n’a pas cessé depuis plus d’un an.