La voix d’un million de citoyens s’est fait entendre en Europe : une pétition contre les thérapies de conversion LGBT+ a franchi vendredi 16 mai le seuil symbolique du million de signatures, forçant la Commission européenne à se positionner publiquement sur le sujet.
Cette initiative, lancée par l’association Against Conversion Therapy (ACT), demande l’interdiction formelle de ces pratiques qui visent à modifier l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’une personne. Si le dépassement du million de signataires n’impose pas à Bruxelles d’adopter une législation, il oblige néanmoins l’exécutif européen à apporter une réponse officielle dans les mois à venir.
Une mobilisation citoyenne massive, portée par la France
Selon les données de la Commission européenne, plus de la moitié des signatures proviennent de la France, où la lutte contre les thérapies de conversion a trouvé un fort écho. Le soutien de nombreuses personnalités publiques, telles que la chanteuse Angèle ou l’ancien Premier ministre Gabriel Attal, a contribué à populariser la cause sur les réseaux sociaux.
Le député Manuel Bompard a salué sur Instagram cet élan citoyen, en déclarant : « Vous êtes incroyables ! » Un enthousiasme partagé dans toute l’Union européenne, où les appels à la protection des droits LGBT+ se multiplient.
Des pratiques toujours légales dans une majorité de pays de l’UE
À ce jour, seulement huit pays membres de l’UE ont totalement interdit les thérapies de conversion : la France, la Belgique, Chypre, l’Allemagne, Malte, le Portugal, l’Espagne et la Grèce, selon l’ILGA Europe (International Lesbian, Gay, Bisexual, Trans and Intersex Association).
Ces « thérapies », qualifiées d’abusives et dangereuses, peuvent prendre des formes aussi variées qu’exorcismes, électrochocs ou stages de « rééducation ». Elles visent à faire croire que les identités LGBT+ sont des maladies à soigner, entraînant souvent de graves conséquences psychologiques et physiques pour les victimes, en majorité jeunes et vulnérables.
Et maintenant ? La balle est dans le camp de Bruxelles
La Commission européenne devra désormais examiner la pétition, rencontrer les organisateurs et publier une réponse détaillée, même si elle n’est pas tenue d’adopter une loi. Toutefois, cet élan citoyen pourrait mettre une pression politique croissante sur les institutions et inciter certains États à accélérer leurs propres processus législatifs.
Pour l’association ACT, cette victoire est un signal fort : « Ce n’est que le début. Nous voulons une Europe où personne ne soit torturé pour ce qu’il ou elle est. »