Une nouvelle controverse éclabousse le parti d’extrême-gauche « La France insoumise » (LFI) après la diffusion d’une vidéo de l’eurodéputée Leïla Chaibi, qui s’est filmée en train de fouiller des casiers au Parlement européen à Bruxelles. L’élue affirme vouloir dénoncer l’influence des lobbies, mais sa méthode a déclenché une vive polémique d’autant qu’elle a visé presqu’exclusivement des élus européens de droite (RN, « Reconquête! », « Les Républicains ») .
Alors qu’elle faisait visiter l’institution à un groupe de citoyens tirés au sort, Leïla Chaibi a ouvert plusieurs casiers destinés aux députés européens, notamment ceux de Jordan Bardella (RN), François-Xavier Bellamy (LR), Marion Maréchal (Reconquête) ou encore Marie Toussaint (EELV). Ces compartiments, qu’elle qualifie dans la vidéo de « boîtes des lobbies », sont situés dans les couloirs du Parlement et sont accessibles librement, contrairement aux véritables boîtes aux lettres privées, fermées à clé et situées à l’étage.
« Imaginez les dingueries qui y passent… », commente-t-elle dans la vidéo postée sur Instagram, accompagnée des rires de son groupe de visiteurs. S’arrêtant devant le casier vide de Jordan Bardella, elle lance : « Je revérifie, au cas où il y aurait un truc à piquer », sur un ton qu’elle entend manifestement humoristique.
Une opération de communication qui tourne au fiasco
La publication a rapidement suscité l’indignation sur les réseaux sociaux. Gilles Pennelle, eurodéputé du Rassemblement national, a vivement réagi : « À l’Assemblée nationale et au Parlement européen, les députés LFI sont des députés racailles. C’est leur marque de fabrique », a-t-il écrit sur X (anciennement Twitter).
Face au tollé, Leïla Chaibi a tenté de désamorcer la polémique en précisant le contexte : « Comme indiqué dans la vidéo et dans sa description, ces “boîtes aux lettres” sont en fait des casiers accessibles à tous. Nos boîtes privées sont ailleurs. » Elle a également dénoncé les commentaires haineux reçus en retour : « En revanche, vous gagneriez à faire le ménage dans vos commentaires insultants, racistes, sexistes, qui eux violent la loi. »
Entre provocation politique et questions de déontologie
Militante anticapitaliste de longue date, Leïla Chaibi, ancienne du Nouveau Parti anticapitaliste, revendique une approche politique décalée et offensive. Mais cette dernière sortie pose la question de la limite entre dénonciation politique et respect des règles de bienséance parlementaire. Si les casiers sont effectivement ouverts à tous, le geste de fouiller ceux de ses collègues – accompagné d’un commentaire équivoque sur un « truc à piquer » a choqué une partie de l’opinion et des élus.
Reste à savoir si cette action aura des conséquences disciplinaires, ou si elle sera considérée comme une simple provocation politique dans un climat de plus en plus tendu entre les groupes parlementaires.