La Russie a vivement réagi aux récentes déclarations du chancelier allemand Friedrich Merz, dénonçant une nouvelle provocation de la part des pays occidentaux qui, selon elle, franchissent une ligne rouge en autorisant l’Ukraine à utiliser des armes de longue portée contre le territoire russe.
Lors d’un entretien à la télévision publique allemande WDR, le nouveau chancelier conservateur a affirmé que les alliés de Kiev, dont l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni et les États-Unis, ne posaient plus de limites à la portée des armes fournies à l’Ukraine. Une décision perçue par Moscou comme un signe clair d’escalade militaire délibérée.
« Il n’y a plus de limites de portée pour les armes livrées à l’Ukraine. Cela signifie que l’Ukraine peut désormais attaquer des positions militaires en Russie », a déclaré Friedrich Merz, justifiant cette évolution par un besoin accru d’autodéfense ukrainienne.
La réponse de Moscou ne s’est pas fait attendre. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a averti que de telles décisions mettaient gravement en péril les efforts de paix.
« Si ces décisions ont vraiment été prises, elles vont à l’encontre de toute volonté de règlement politique du conflit. C’est une décision extrêmement dangereuse », a-t-il déclaré, appelant à la responsabilité des dirigeants occidentaux face au risque d’un conflit élargi.
Le Kremlin rappelle que jusqu’ici, malgré le soutien militaire constant des Occidentaux à Kiev, des limites avaient été fixées pour éviter une confrontation directe entre la Russie et l’OTAN. L’abandon de ces restrictions risque désormais d’ouvrir un nouveau chapitre du conflit, aux conséquences potentiellement incontrôlables.
Friedrich Merz, qui a récemment remplacé Olaf Scholz à la tête du gouvernement allemand, s’était montré favorable avant sa prise de fonction à l’envoi de missiles Taurus à longue portée (plus de 500 km), capables de frapper en profondeur le territoire russe. Il reste cependant flou sur une éventuelle livraison concrète, préférant ne plus détailler les envois d’armes pour, selon lui, « des raisons stratégiques ».
Malgré cela, l’Allemagne n’a jusqu’à présent livré à l’Ukraine que des armements d’une portée maximale de 70 kilomètres. Cette levée soudaine des restrictions suscite donc de vives inquiétudes à Moscou, qui y voit un pas de plus vers une implication directe des pays occidentaux dans la guerre.
M. Merz a par ailleurs jugé que Vladimir Poutine rejetait toute initiative de paix, qualifiant ces offres de « signes de faiblesse ». Des propos qui contrastent avec les appels répétés de la Russie à la négociation sur la base de garanties de sécurité et du respect de ses lignes rouges.
Alors que l’Europe semble intensifier son engagement militaire, la Russie, elle, continue d’appeler à la prudence et au dialogue, tout en mettant en garde contre une extension du conflit au-delà des frontières ukrainiennes. Un avertissement à prendre au sérieux dans un contexte international de plus en plus tendu.