Immigration : l‘Italie et 8 autres États de l’UE veulent revoir la Convention européenne des droits de l’homme

À la suite d’une rencontre à Rome entre la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni et la Première ministre danoise Mette Frederiksen toutes deux connues pour leur ligne dure sur l’immigration.

L’Italie, accompagnée de huit autres pays européens, dont le Danemark et la Pologne, a publié jeudi une lettre ouverte appelant à revoir l’interprétation actuelle de la Convention européenne des droits de l’homme, notamment en matière migratoire.

« Nous voulons utiliser notre mandat démocratique pour lancer une nouvelle discussion ouverte sur l’interprétation de la Convention européenne des droits de l’homme. Nous devons rétablir un juste équilibre. Et nos pays vont travailler ensemble faire aboutir cette ambition », indique le texte, publié par les services de la Première ministre italienne Giorgia Meloni.

Ce document a été rendu public après une rencontre à Rome entre Giorgia Meloni et la Première ministre danoise Mette Frederiksen, toutes deux connues pour leurs positions strictes sur la question migratoire. Il a également reçu le soutien des dirigeants de l’Autriche, de la Belgique, de l’Estonie, de la Lettonie, de la Lituanie, de la Pologne et de la République tchèque.

« Entamer une discussion sur la manière dont les conventions internationales répondent aux défis auxquels nous faisons face aujourd’hui »

« Nous appartenons à différentes familles politiques et sommes issus de différentes traditions politiques », ont écrit les signataires. Mais il est « nécessaire d’entamer une discussion sur la manière dont les conventions internationales répondent aux défis auxquels nous faisons face aujourd’hui », ont-ils ajouté.

« Nous croyons aussi nécessaire de nous pencher sur la manière dont la Cour européenne des droits de l’homme a établi son interprétation de la Convention européenne des droits de l’homme ». Il s’agit notamment de voir « si la Cour, dans certains cas, a étendu la portée de la convention trop loin comparé aux intentions originelles fondant cette convention, faussant ainsi l’équilibre entre les intérêts à protéger ».

« Nous croyons que l’évolution de l’interprétation de la Cour a, dans certains cas, limité notre capacité à prendre des décisions politiques dans nos propres démocraties », ont ajouté les signataires.

Le gouvernement de droite radicale dirigé par Giorgia Meloni s’est engagé à combattre l’immigration illégale, mais son initiative phare la création de centres de rétention en Albanie a rencontré plusieurs obstacles juridiques.

Des magistrats italiens ont rejeté la légalité de la détention en Albanie de migrants interceptés en mer par les autorités italiennes, renvoyant la question devant la Cour européenne de justice, qui ne s’est pas encore prononcée sur le sujet.

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