Basket – Grèce : propos ignobles, plaintes croisées et chaos, la finale Olympiakos–Panathinaïkos au bord de l’annulation

La finale du Championnat de Grèce de basket-ball est sur le point d’imploser. Le deuxième match de la série opposant l’Olympiakos au Panathinaïkos, dimanche 2 juin, a été le théâtre de scènes chaotiques qui dépassent largement le cadre sportif. Au cœur de la tempête, Dimitris Giannakopoulos, le président du Panathinaïkos, accusé de propos gravement menaçants et désormais recherché par la police. Le troisième match a été reporté, et l’avenir du championnat est incertain.

Une finale sous haute tension virant au scandale

Le match 2 s’est joué au Stade de la Paix et de l’Amitié du Pirée, nom ironique compte tenu du contexte. Si l’Olympiakos a remporté la rencontre (91-83), la tension était palpable bien avant le coup d’envoi. Dix minutes avant le match, Dimitris Giannakopoulos est entré sous les huées du public local, alors que des chants insultants visant sa fille étaient scandés dans les tribunes. Déjà connu pour ses provocations, le dirigeant s’en est pris aux officiels du match et a rapidement été exclu du parquet.

Mais le pire était à venir.

En conférence de presse, le co-président de l’Olympiakos, Giorgos Angelopoulos, a accusé Giannakopoulos d’avoir proféré des menaces intolérables : « Il est venu nous voir sur le terrain et a dit devant témoins : “Allez dire à Giorgos Angelopoulos que je vais violer sa fille devant lui.” » Le dirigeant a affirmé que les propos étaient enregistrés et que des policiers présents ont été témoins de la scène.

Angelopoulos a ajouté : « Il est arrivé dans la salle en faisant un doigt d’honneur, comme il l’avait déjà fait à Abu Dhabi. Il agit en toute impunité. C’est à vomir. C’est son vrai visage. »

À la mi-temps, Giannakopoulos aurait quitté la salle précipitamment. L’Olympiakos affirme qu’il a fui pour échapper à une interpellation. Le Panathinaïkos nie catégoriquement.

Réactions politiques et sportives en chaîne

L’entraîneur du Panathinaïkos, Ergin Ataman, également exclu pour deux fautes techniques, a dénoncé le climat haineux à son encontre : « Personne n’a le droit de dire “fuck you” à la Turquie. C’est du racisme sur le terrain. » Il a aussi critiqué l’arbitrage : « L’Olympiakos a tiré 33 lancers francs, nous 17. C’est un cirque, ce n’est pas du sport. »

En parallèle, les deux camps ont chacun porté plainte contre l’autre. Le conflit est désormais ouvertement judiciaire, et la tension a atteint un tel niveau que le gouvernement grec est intervenu.

Le ministre des Sports, Yiannis Vroutsis, a convoqué les dirigeants à une réunion de médiation prévue mercredi 4 juin. Le match 3, prévu le même jour, a été suspendu par mesure de sécurité. Si aucun accord n’est trouvé, la série finale sera annulée, a prévenu Pavlos Marinakis, porte-parole du gouvernement : « Les deux clubs devront s’engager à mettre fin à cette situation. Sinon, le championnat sera arrêté. »

Un championnat en péril, une image ternie

Le choc entre Olympiakos et Panathinaïkos, deux monuments du basket grec, tourne à la farce dramatique. Alors que les deux équipes sont à égalité 1-1 dans cette finale au meilleur des cinq matchs, les enjeux sportifs sont éclipsés par les insultes, les menaces, les plaintes judiciaires, et les refus de médiation.

Lundi soir, aucun des dirigeants n’avait accepté de se rencontrer. Le Panathinaïkos refuse de reconnaître les accusations contre son président, et les frères Angelopoulos exigent sa mise en examen immédiate.

En toile de fond, le basket grec voit son image s’effondrer. Ce qui devait être une fête sportive vire à la crise politique et judiciaire. Une annulation du championnat priverait le pays de titre national, pour la première fois depuis des décennies.

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