La Pologne en alerte maximale après une attaque russe “intense” dans l’ouest de l’Ukraine : Moscou lance une offensive inédite sur la région de Dnipropetrovsk – Nouveau revers pour l’Ukraine

Ce Lundi 9 juin, la Pologne a activé son niveau d’alerte le plus élevé et fait décoller des avions de chasse, après une attaque aérienne massive menée par la Russie contre l’ouest de l’Ukraine. Des frappes d’une intensité rare ont touché la région de Rivne, frontalière de la Pologne, pays membre de l’OTAN. Dans le même temps, Moscou a annoncé une avancée militaire inédite dans la région de Dnipropetrovsk, marquant un tournant stratégique dans un conflit qui entre dans sa quatrième année.

Une attaque d’envergure dans l’ouest ukrainien

Dans la nuit du 8 au 9 juin, des dizaines de drones et de missiles russes ont visé la région de Rivne, selon le maire de la ville Oleksandr Tretyak. Le gouverneur régional, Oleksandr Koval, a évoqué une “nuit très difficile”, marquée par une “frappe aérienne ennemie massive” qui a fait au moins un blessé civil. La capitale ukrainienne, Kiev, a également été touchée : un immeuble résidentiel a été endommagé, selon les autorités locales.

Réaction rapide de la Pologne : avions en vol, défenses activées

Face à cette escalade militaire près de ses frontières, la Pologne a réagi sans tarder. L’état-major polonais a déclaré sur X (anciennement Twitter) que :

“En raison de l’attaque aérienne intense de la Fédération de Russie sur le territoire de l’Ukraine, des avions polonais et alliés ont commencé à opérer dans l’espace aérien polonais dans la matinée.”

Des avions de chasse ont été déployés par paires, tandis que les systèmes de défense aérienne et de radar au sol ont été mis en alerte maximale. Les autorités précisent qu’il s’agissait d’une mesure préventive, couramment employée lorsque des attaques russes visent l’ouest de l’Ukraine, région frontalière de l’UE.

Plus tard dans la journée, l’état-major a confirmé que “les opérations ont été interrompues” et que “les forces déployées sont revenues à leur fonctionnement normal”. Aucune violation de l’espace aérien polonais n’a été détectée.

Moscou ouvre un nouveau front : offensive dans la région de Dnipropetrovsk revers pour l’Ukraine

En parallèle, l’armée russe a annoncé une avancée militaire majeure : une offensive en direction de Dnipropetrovsk, une région stratégique jusqu’ici relativement épargnée par les combats terrestres depuis le début de la guerre en février 2022.

“Les unités de la 90e division blindée (…) ont atteint la frontière ouest de la République populaire de Donetsk et poursuivent leur offensive sur le territoire de Dnipropetrovsk”, a communiqué l’armée russe.

Il s’agit d’une première depuis plus de trois ans de conflit, signalant un possible changement d’échelle dans les ambitions militaires russes. Moscou a également revendiqué la prise du village de Zarya, dans la région voisine de Donetsk.

Cette percée constitue un nouveau revers pour les forces ukrainiennes, en manque d’hommes et d’armements, alors que les lignes de front semblent de plus en plus difficiles à défendre.

Bombardements meurtriers et pression humanitaire

Dans le district de Synelnykivskyi, à l’est de Dnipropetrovsk, un bombardement russe a tué au moins une personne, selon le chef du conseil régional Mykola Loukachouk. Il évoque également des attaques combinées (drones, artillerie, lance-roquettes multiples) sur la zone de Nikopol, endommageant des lignes électriques et plusieurs habitations.

Ces nouvelles attaques renforcent l’impression d’un resserrement de l’étau russe autour de Dnipro, capitale régionale de près d’un million d’habitants.

Échange de prisonniers menacé, tension diplomatique croissante

Ces événements surviennent dans un contexte diplomatique sensible. Moscou et Kiev s’accusent mutuellement de saboter un échange de prisonniers prévu ce week-end. Ce dernier devait constituer le seul résultat concret des pourparlers directs récemment entamés entre les deux parties.

Pendant ce temps, les États-Unis et leurs alliés européens multiplient les discussions pour relancer des négociations plus larges, dans un climat rendu instable par l’intensification des combats.

Une guerre qui déborde aux frontières de l’OTAN ?

Le décollage d’avions polonais souligne l’extrême fragilité sécuritaire du flanc est de l’OTAN. Si aucune violation de l’espace aérien n’a été constatée, la proximité croissante des frappes russes avec le territoire polonais ravive les inquiétudes sur une éventuelle escalade accidentelle du conflit au sein de l’Alliance atlantique.

Avec cette nouvelle offensive à l’est et les frappes intenses à l’ouest, la Russie semble vouloir étendre simultanément la pression militaire et politique, alors que l’Ukraine, épuisée par trois ans de guerre, peine à contenir les assauts.

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