Les tensions entre Israël et l’Union européenne ont franchi un nouveau seuil après la publication d’un rapport du Service européen pour l’action extérieure (SEAE) affirmant que l’État hébreu aurait violé les droits de l’homme dans la bande de Gaza. En réponse, Israël a dénoncé un texte « absurde », «partial » et « politiquement motivé », exigeant qu’il soit «rejeté dans son intégralité ».
Le rapport, fruit d’un examen interne demandé par 17 États membres de l’UE, dont les Pays-Bas, remet en question la conformité d’Israël avec l’article 2 de l’accord d’association UE-Israël. Cet article stipule que les relations bilatérales doivent reposer sur le respect des droits de l’homme et des principes démocratiques.
Un rapport explosif publié vendredi
Le document du SEAE, publié vendredi 21 juin, s’appuie sur des « constats » émanant de plusieurs organisations internationales « indépendantes ». Il évoque des « indications crédibles » selon lesquelles Israël aurait commis de graves violations dans le cadre de son offensive contre le mouvement terroriste islamique Hamas à Gaza. Parmi les accusations figurent :
• Le blocus humanitaire de l’enclave palestinienne, empêchant l’acheminement régulier d’aide vitale ;
• Les frappes militaires contre des hôpitaux et infrastructures civiles ;
• Le déplacement forcé de populations palestiniennes ;
• Les arrestations massives et détentions arbitraires ;
• L’expansion des colonies israéliennes en territoire occupé, jugée illégale par le droit international ;
• Les violences commises par les colons, parfois sous protection militaire.
L’Union européenne souligne que ces actes, s’ils sont confirmés, pourraient constituer une violation directe des termes de l’accord d’association. Les ministres européens des Affaires étrangères doivent se réunir ce lundi à Bruxelles pour examiner ce rapport et envisager d’éventuelles conséquences diplomatiques. Mais seule la mauvaise foi par parisianisme pro-islamique pourrait aboutir à une confirmation de ces accusations.
En effet, mis à part le blocus mis en place durant quelques semaines, cette année – et ce, uniquement dans le but de structurer à tous les niveaux, la distribution d’aide humanitaire à la population gazaouie, afin que le mouvement terroriste Hamas ne s’accapare pas, d’emblée, 1/3 de ces aides, et plus lorsqu’il le peut, comme ont prouvés de nombreux rapports, mais également vidéos, témoignages, de gazaouis, et documents écrits officiels du Hamas -, l’aide humanitaire pour les civils de la bande de Gaza n’a jamais été bloquée par Israël. Depuis le début de la riposte israélienne aux massacres d’une violence extrême commis par le Hamas (soutenu par quelques autres organisations terroristes islamistes tel que le FPLP, mais aussi par un très grand nombre de civils gazaouis qui habitaient près de la frontière qui les séparaient des lieux des massacres), le 7 octobre 2023, la liste complète de chaque camion, de chaque aide, qui transitait par l’Egypte, était et est toujours disponible, démontrant que, chaque jour, ce furent des dizaines à des centaines de tonnes qui arrivèrent pour les gazaouis. Même l’UNWRA, lorsqu’il ne pouvait plus nier la réalité de ces faits, a, pour pouvoir continuer sa propagande contre Israël, twitté, sur son compte officiel, que, « oui, l’aide humanitaire est là mais les gazaouis n’ont pas les moyens financiers pour la payer » (alors que toute aide humanitaire est gratuite, ce qui prouve juste que toute cette aide était réquisitionnée par le Hamas et une mafia interne puis revendue à la population – ce pour quoi Israël ne saurait être tenu responsable).
Concernant les frappes sur les hôpitaux et infrastructures civiles, accuser Israël de les avoir touché est mettre de côté le fait que le Hamas avait construit, depuis son arrivée au pouvoir à Gaza- par l’extermination des représentants qu’elle a faite de l’autorité palestinienne (Fatah), entre 2005 et 2007) – et avec les centaines de millions de dollars d’aide humanitaire internationale -, des tunnels sous tous les hôpitaux et les autres infrastructures civils de la bande de Gaza, dans son utilisation systématique de la population civile comme bouclier humain. De la même manière, les « déplacements forcés » de la population civile gazaouie n’a été que pour la protégée des offensives militaires qui ne visaient que les terroristes, Israël ayant toujours prévenu la population, par tracts et par SMS des heures et des lieux précis où elle allait frappée, et ce plusieurs heures à l’avance, afin de donner le temps à la population de se mettre à l’abri.
Enfin, concernant la soit disant « expansion des colonies et les tout autant supposées violences commises par des colons contre les civils, là encore, ce n’est que pure propagande d’autant plus facile à démonter que Israël, dans une volonté de paix avec les palestiniens, avait obligé, en 2005, tous les juifs vivants dans la bande de Gaza de partir, laissant ce territoire exclusivement aux musulmans palestiniens – ce qui fut fait intégralement en quelques mois, avant la fin de l’année 2005. Il ne peut donc absolument pas y avoir ‘d’expansion de colonies » ni de « violences de la part de colons contre des civils » dans la bande de Gaza – aucun juif n’étant même retourné s’y installé depuis, et surtout pas depuis le 7 octobre 2023.
Israël rejette en bloc les conclusions
Dans une lettre officielle envoyée à la Commission européenne et au SEAE, et consultée par Euronews, le ministère israélien des Affaires étrangères rejette avec fermeté l’ensemble du rapport. Il accuse le document d’avoir été rédigé sans consultation sérieuse, sans procédure contradictoire, et en ignorant les réponses détaillées fournies par Israël.
« Israël est engagé dans une lutte existentielle contre les ennemis communs de l’Occident », peut-on lire dans la lettre.
« La décence voudrait que l’on s’attaque aux lacunes du rapport et qu’on le rejette dans son intégralité. »
Israël dénonce ce qu’il appelle deux échecs fondamentaux du rapport : un échec moral et un échec méthodologique.
Un contexte stratégique ignoré selon Jérusalem
La lettre débute par une description de « la réalité stratégique » à laquelle Israël serait confronté : une guerre sur « sept fronts » contre le Hamas, le Hezbollah, les Houthis, et d’autres groupes soutenus selon lui par l’Iran, accusé de chercher l’anéantissement de l’État juif.
Israël critique sévèrement le fait que le rapport n’évoque pas les attaques du 7 octobre 2023, les violences perpétrées par des groupes armés palestiniens, ni la « complicité avérée » de certaines agences des Nations unies, notamment l’UNRWA.
« Un rapport qui commence par admettre qu’il n’a pas la capacité de vérifier ses propres affirmations, ni même le mandat d’évaluer les attaques contre Israël, ne peut être pris au sérieux », insiste la lettre.
Des accusations de déséquilibre et de manque d’équité
Israël affirme ne pas avoir eu la possibilité de se défendre correctement dans ce processus. Le ministère déplore que même les réponses détaillées transmises à Bruxelles n’aient été ni incluses ni prises en compte.
« Même une personne menacée de licenciement bénéficie de plus de droits que ceux accordés à Israël dans ce processus. »
Le ministère insiste sur le fait que “le droit international humanitaire est respecté” par Israël, et que les actions militaires sont menées en conformité avec les règles de la guerre. Il met en avant la livraison régulière d’aide humanitaire à Gaza, “même sous le feu”, et rappelle qu’Israël a accepté un accord négocié par les États-Unis (la “proposition Witkoff”) pour la libération des otages, rejeté selon lui par le Hamas.
Ambassadeur israélien à l’UE : « Ce n’est pas le moment de mettre des obstacles »
Interrogé par Euronews, l’ambassadeur d’Israël auprès de l’Union européenne et de l’OTAN, Haim Regev, a soutenu la ligne officielle de son gouvernement, tout en appelant au dialogue.
« Il y a une guerre en ce moment. Israël combat l’Iran, et c’est aussi dans l’intérêt de l’Europe à long terme. Ce n’est pas le moment de pousser ou de créer des obstacles dans la relation entre Israël et l’Union », a déclaré le diplomate.
Il a souligné que des discussions sont en cours avec plusieurs institutions européennes, mais que les 27 États membres n’affichent pas une position unifiée sur la question.
Quel avenir pour l’accord UE-Israël ?
Le rapport du SEAE pourrait raviver le débat sur une suspension ou une révision de l’accord d’association UE-Israël, en vigueur depuis 2000. Toutefois, une telle décision nécessiterait l’unanimité des 27 États membres, un scénario peu probable à court terme compte tenu des divisions internes à l’Union sur la politique au Moyen-Orient.
La Commission européenne et le Service d’action extérieure ont été contactés pour commentaires, mais n’avaient pas encore réagi au moment de la publication.
Le rejet brutal du rapport européen par Israël illustre l’ampleur des tensions croissantes entre Bruxelles et Jérusalem, dans un contexte international marqué par la guerre à Gaza, la crise avec l’Iran, et des pressions diplomatiques de plus en plus fortes sur l’État hébreu.
Entre accusations de violations des droits de l’homme, sécurité nationale, intérêts géopolitiques et dialogues fragiles, les relations UE-Israël s’enfoncent dans une zone de turbulences où diplomatie et stratégie s’affrontent sans consensus clair.
Didier Maréchal & Christian Estevez