Panama : le gouvernement décrète l’état d’urgence pendant 5 jours dans une province de l’ouest du pays

Le gouvernement du Panama a décrété vendredi 20 juin l’état d’urgence dans une province touchée par des violences et pillages, suspendant notamment les libertés de réunion et de circulation, dans un contexte de tensions sociales depuis plusieurs semaines dans le pays.

Les autorités de Panama ont pris des mesures concernant la province caribéenne de Bocas del Toro située à l’ouest du pays où des groupes de manifestants ont provoqué des heurts, des pillages de commerces, des dégradations dans un aéroport et des blocages de routes, affirme le gouvernement.

Lors d’une conférence, le ministre de la Présidence, Juan Carlos Orillac a indiqué que le gouvernement « a décidé de déclarer l’urgence et de suspendre les garanties constitutionnelles sur l’ensemble du territoire de la province de Bocas del Toro pour une durée de cinq jours, afin de rétablir la paix et l’ordre ». « Nous prenons cette mesure pour empêcher que des groupes radicaux et délinquants ne se réunissent pour organiser des actes de violence, de vandalisme, qui mettent en danger les biens et les personnes », a-t-il ajouté.

Entouré de tous les ministres du gouvernement, M. Orillac a souligné que le jeudi 19 juin, « des groupes violents ont commis des actes criminels et de terrorisme urbain qui portent atteinte à l’ordre public, à la sécurité citoyenne et à l’institutionnalité démocratique ». La Constitution panaméenne prévoit que le gouvernement peut décréter une telle mesure « en cas de guerre extérieure ou de troubles internes menaçant la paix et l’ordre public », a-t-il informé.

Bocas del Toro particulièrement mobilisée

La mesure est justifiée par la lutte contre ce que les autorités appellent du « terrorisme urbain », a témoigné le correspondant local de RFI. Une définition qui recouvre le pillage de plusieurs magasins et entrepôts, ou encore du vandalisme, notamment contre l’aéroport local. Bien que des manifestations aient lieu dans tout le pays depuis la réforme des retraites adoptée en mars, et que les mouvements sont relativement contenus par les autorités dans la capitale, la situation est beaucoup plus tendue à Bocas del Toro. Elle est de loin la province du Panama la plus mobilisée.

La circulation dans cette zone touristique y est bloquée par les manifestants et la production de banane, principale exportation nationale, y est à l’arrêt. Une opération pour reprendre les choses en main a ainsi déjà été entamée par les forces de l’ordre, mais l’arrivée de 1.500 policiers supplémentaires déjà une semaine avant le début de l’état d’urgence, n’a pas apaisé la situation, bien au contraire.

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