Iran-Israël : Téhéran met fin à sa coopération nucléaire avec l’AIEA, Moscou s’y oppose ; Khamenei déclare que les États-Unis ont reçu une « gifle cinglante » et que l’État hébreu a été « proche de l’effondrement » ; l’armée israélienne confirme l’intervention de « commandos terrestres » en Iran etc…(Point du 26 juin).

Khamenei affirme que les États-Unis ont reçu une «gifle cinglante» et que l’État hébreu a «failli s’effondrer»

«Je tiens à féliciter la grande nation iranienne» a déclaré Ali Khamenei dans un communiqué dévoilé ce jeudi 26 juin. Dans une prise de parole devenue rare, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a salué jeudi 26 juin la «victoire» de son pays sur Israël. Il s’agit de sa première déclaration depuis l’entrée en vigueur mardi d’un cessez-le-feu ayant mis fin à douze jours de guerre. «Je tiens à féliciter la grande nation iranienne : tout d’abord pour sa victoire sur le régime sioniste», a déclaré Ali Khamenei, dans un communiqué écrit publié par l’agence de presse officielle Irna. Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a également déclaré que les États-Unis «n’avaient rien gagné» de la guerre de douze jours entre l’Iran et Israël et même reçu une «gifle cinglante». Dans un communiqué publié par les médias d’État, il affirme que les États-Unis «sont intervenus directement dans la guerre, convaincus que leur refus de s’engager conduirait à la destruction totale du régime sioniste». «Ils n’ont rien gagné de cette guerre», a jugé Ali Khamenei à propos de Washington, ajoutant dans sa première déclaration publique depuis le cessez-le-feu entré en vigueur mardi, que «la République islamique l’a emporté, et en représailles, a infligé une gifle cinglante au visage de l’Amérique».

Un coût «assurément élevé» en cas d’attaque

Le guide suprême iranien a également menacé de frapper des bases américaines au Moyen-Orient si l’Iran était de nouveau attaqué par les États-Unis. «La République islamique a accès à d’importantes bases américaines dans la région et peut agir contre elles dès qu’elle le juge nécessaire», a-t-il déclaré. «Cela peut se reproduire à l’avenir : si une attaque survient, le coût pour l’ennemi et l’agresseur sera assurément élevé.»

Il a par ailleurs affirmé que son pays ne se rendrait «jamais» aux États-Unis : «le président américain a indiqué dans l’une de ses déclarations que l’Iran devait se rendre. Se rendre ! Il ne s’agit plus d’enrichissement ou d’industrie nucléaire, mais bien de la reddition de l’Iran», a déclaré l’ayatollah Khamenei dans un discours télévisé.

Téhéran suspend sa coopération nucléaire avec l’AIEA, Moscou s’y oppose

L’Iran a annoncé la suspension immédiate de sa coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), à la suite des récentes frappes américaines et israéliennes contre ses installations nucléaires. Cette décision marque une rupture majeure dans les relations entre Téhéran et l’organisme de surveillance onusien, et suscite de vives inquiétudes au sein de la communauté internationale.

Une réaction à une résolution de l’AIEA

La décision iranienne intervient dans un contexte de tensions accrues autour de son programme nucléaire. En cause : une résolution adoptée à Vienne par le Conseil des gouverneurs de l’AIEA, critiquant une nouvelle fois le manque de transparence de l’Iran. Pour Téhéran, cette résolution est jugée « purement politique et non constructive », selon les propos du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanaani.

Dans la foulée, l’Iran a fermé ses installations nucléaires aux inspecteurs internationaux. Les caméras de surveillance ne seront plus alimentées, et les rapports d’activités interrompus. Cette mesure, entérinée par un vote du Parlement iranien, plonge le programme atomique du pays dans une opacité totale.

Une escalade inquiétante

Ce tournant est interprété comme un acte de défi majeur, alors que le pays avait déjà réduit progressivement ses engagements depuis l’abandon du Plan d’action global commun (JCPOA) par les États-Unis en 2018. Malgré les assurances répétées de l’Iran affirmant ne pas vouloir acquérir l’arme nucléaire, les doutes persistent. En témoignent les préoccupations du directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, qui a exprimé sa « profonde inquiétude » : « Sans accès aux sites et sans informations fiables, notre capacité de vérification est gravement compromise. »

Par ailleurs, la disparition inexpliquée de 400 kg d’uranium hautement enrichi, possiblement déplacés durant le récent conflit, ne fait qu’alimenter les soupçons.

La Russie prend ses distances

Fait notable, la Russie — alliée de longue date de l’Iran — a exprimé son opposition à cette suspension de la coopération. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré : « Nous souhaitons que la coopération entre l’Iran et l’AIEA se poursuive […] L’Iran a affirmé à plusieurs reprises ne pas vouloir développer l’arme nucléaire, et nous nous en tenons à cette déclaration. »

La centrale nucléaire de Bouchehr, située dans le sud-ouest de l’Iran, est notamment exploitée en collaboration avec l’agence russe Rosatom, qui y emploie plusieurs centaines de spécialistes.

Un contexte explosif

Cette décision de Téhéran intervient au terme d’une guerre de douze jours avec Israël, durant laquelle plusieurs infrastructures nucléaires iraniennes ont été la cible de frappes américaines et israéliennes. Les autorités iraniennes ont critiqué l’AIEA pour son silence face à ces attaques, estimant que l’organisme international n’a pas condamné ces actes.

Le texte voté par le Parlement iranien doit encore être validé par le Conseil des Gardiens, qui détient le pouvoir d’approuver ou non les lois adoptées. Mais l’intention est claire : l’Iran entend reprendre le contrôle total de son programme nucléaire, sans observateurs internationaux.

Conséquences incertaines

Cette rupture avec l’AIEA pourrait exposer l’Iran à de nouvelles sanctions internationales, alors même que son économie demeure fragile. Washington et ses alliés envisagent déjà des mesures de rétorsion, tandis que les perspectives de reprise des négociations sur le nucléaire s’amenuisent.

Dans ce climat d’instabilité, l’arrêt de la coopération entre l’Iran et l’AIEA représente une étape critique dans une crise nucléaire de plus en plus imprévisible.

En Iran au moins 26 personnes arrêtées pour collaboration avec Israël

Au moins 26 personnes accusées d’avoir collaboré avec Israël ont été arrêtées au Khouzestan, dans le sud-ouest de l’Iran, deux jours après un cessez-le feu entre les deux pays qui a mis fin à 12 jours de guerre, ont annoncé mercredi soir les médias iraniens.

Selon l’agence semi-officielle Fars, ces individus «identifiés comme des agents et des participants involontaires dans la guerre récente imposée par le régime sioniste» ont été arrêtés par les services du renseignement des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique.

«La plupart d’entre eux ont confessé leurs actes, dont des activités contre la sécurité, la propagation de l’inquiétude dans le public et des actes de sabotage», a précisé l’agence, citant un communiqué des services du renseignement des Gardiens.

Ces arrestations interviennent après que le chef d’état-major israélien, le lieutenant-général Eyal Zamir, a affirmé que des «commandos terrestres» avaient agi en Iran durant la guerre. «Nos forces ont opéré en secret au cœur du territoire ennemi», a-t-il ajouté.

Le directeur de la CIA assure de l’efficacité des frappes américaines contre les installations nucléaires iraniennes

Le directeur de la CIA, John Ratcliffe, a confirmé dans un communiqué que, selon «des informations crédibles», le programme nucléaire de Téhéran avait été «gravement endommagé par les frappes ciblées récentes». «Cela inclut de nouvelles informations venant d’une source/méthode historiquement fiable et exacte selon lesquelles plusieurs infrastructures nucléaire clés de l’Iran ont été détruites et leur reconstruction devrait prendre plusieurs années», a ajouté l’agence américaine du renseignement.

L’Iran n’a pas déplacé d’uranium hautement enrichi avant les frappes, selon Washington

L’administration de Donald Trump a réfuté mercredi l’hypothèse que l’Iran ait déplacé son uranium hautement enrichi avant les frappes américaines, sur fond de questions autour de l’impact de cette opération militaire sur le programme nucléaire de Téhéran.

«Je peux vous dire que les Etats-Unis n’ont eu aucune indication que de l’uranium hautement enrichi ait été déplacé avant les frappes, comme je l’ai vu aussi raconté à tort», a déclaré à Fox News la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt. «Quant à ce qu’il y a sur le terrain en ce moment, c’est enseveli sous des kilomètres et des kilomètres de gravats en raison du succès des frappes de samedi soir», a-t-elle ajouté.

L’Agence internationale de l’énergie nucléaire (AIEA), avec qui l’Iran veut suspendre sa coopération, «a perdu la visibilité sur ce matériel à partir du moment où les hostilités ont commencé» a de son côté déclaré son directeur général, Rafael Grossi, à la télévision française. «Je ne voudrais pas donner l’impression que c’est perdu ou que c’est caché», a-t-il ajouté.

Trump déclare que le procès de Netanyahou pour corruption devrait être «annulé immédiatement»

Donald Trump a réclamé mercredi l’annulation «immédiate» du procès pour corruption du premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, qu’il a qualifié de «chasse aux sorcières».

«Une telle chasse aux sorcières, pour un homme qui a tant donné, est impensable pour moi. Il mérite bien mieux que cela, et l’État d’Israël aussi. Le procès de Netanyahu devrait être ANNULÉ IMMÉDIATEMENT», a écrit le président américain dans un long message publié sur sa plateforme Truth Social.

Donald Trump annonce que les États-Unis vont continuer de restreindre les ventes de pétrole iranien

Donald Trump a déclaré mercredi que les États-Unis n’avaient pas renoncé à leur pression maximale sur l’Iran, notamment en restreignant les ventes de pétrole iranien, mais a évoqué un possible assouplissement de ces mesures pour aider le pays à se reconstruire.

«Ils auront besoin d’argent pour remettre le pays sur pied. Nous voulons que cela se produise», a déclaré le président américain lors d’une conférence de presse au sommet de l’OTAN, interrogé sur un éventuel assouplissement des sanctions pétrolières contre l’Iran.

L’Iran annonce la réouverture partielle de son espace aérien

L’Iran a annoncé la réouverture de son espace aérien dans l’est du pays, au deuxième jour d’un cessez-le-feu avec Israël qui a mis fin à 12 jours de guerre.

«L’espace aérien au-dessus de l’est de l’Iran a été rouvert aux survols internationaux ainsi qu’aux vols intérieurs et internationaux, uniquement au départ ou à destination d’aéroports situés dans l’est du pays», a déclaré le porte-parole du ministère des Transports, Majid Akhavan, cité par l’agence officielle IRNA. Il a ajouté que l’aéroport de Machhad, qu’Israël avait affirmé avoir frappé pendant la guerre, faisait partie des aéroports rouverts.

Le chef d’état-major affirme que des «commandos terrestres» ont agi en Iran

Le chef d’état-major israélien, le lieutenant-général Eyal Zamir, a affirmé mercredi soir que des «commandos terrestres» ont agi en Iran durant la guerre de 12 jours entre les deux pays.

Saluant les succès de ses troupes, Eyal Zamir a déclaré qu’ils avaient été obtenus par «nos forces aériennes et commandos terrestres», ajoutant que «ces forces ont opéré en secret au coeur du territoire ennemi et nous ont permis une liberté opérationnelle complète».

L’Iran confirme la mort d’un haut gradé à la suite de frappes israéliennes

L’armée iranienne a confirmé mercredi la mort d’un important commandant militaire, Ali Shadmani, qui avait été grièvement blessé dans une frappe israélienne le 17 juin.

«Le général Ali Shadmani, commandant du quartier général central de Khatam al-Anbiya (affilié aux Gardiens de la révolution), a rejoint les rangs des martyrs et est décédé des suites de graves blessures subies lors du bombardement mené par le régime sioniste agresseur», a indiqué un communiqué de ce commandement cité par l’agence officielle Irna.

Sa mort avait été annoncée le 17 juin par l’armée israélienne, qui l’avait présenté comme le commandant militaire le plus haut gradé et la personnalité la plus proche du guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei. Elle avait précisé qu’il était décédé dans une frappe nocturne sur «un centre de commandement au coeur de Téhéran».

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