La confédération ne souhaite pas « de nouvelles séances de négociations » alors que le « conclave » est terminé, a déclaré Marylise Léon, sa secrétaire générale. Elle souligne que les deux derniers points de blocage avec le patronat – la pénibilité et le financement global – sont « deux éléments extrêmement importants »
La fin du conclave va-t-elle être plus rapide que prévu ? Alors que le Premier ministre a donné d’ultimes chances aux syndicats, la CFDT a claqué la porte des négociations ce vendredi 27 juin. En réaction, François Bayrou a estimé que si les partenaires sociaux « considèrent que ce n’est plus leur heure »
, « on tranchera »
.
Quelques heures plus tôt, la porte-parole du gouvernement Sophie Primas disait espérer un accord d’ici à la mi-juillet. En marge de son déplacement à Briançon, François Bayrou a estimé que « si les organisations considèrent que ça n’est plus leur heure et qu’il faut trancher, on tranchera. Je n’ai aucun problème avec la décision »
. Dans le projet de budget de la Sécurité sociale, « il y aura un texte, qu’il y ait eu un accord préalable ou qu’il y ait eu seulement les travaux préparatoires à un accord »
, a-t-il ajouté.
Nous ne voulons pas de nouvelles séances de négociations », alors que « le conclave est terminé depuis lundi », a annoncé à l’Agence France-Presse la secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, à l’issue d’un bureau national.
Elle a précisé que les deux ultimes points de blocage relevés par François Bayrou pour parvenir à un accord avec le patronat, sur la pénibilité et le financement global du système, étaient « deux éléments extrêmement importants et structurants des discussions ».
« Il faut aller au bout de cet accord «
La CFDT est l’une des trois organisations – avec la CFTC et la CFE-CGC – à avoir discuté jusqu’au terme du « conclave » lancé par le premier ministre pour amender l’impopulaire réforme de 2023. Les négociations, qui devaient à l’origine se conclure à la fin de mai, ont pris fin lundi sur un constat de désaccord avec le Medef et la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME).
Mais le gouvernement les a invités à continuer à discuter, en fixant à la « mi-juillet » le nouvel horizon pour aboutir. « S’il faut vingt-quatre heures de plus, peut-être qu’il faudra trois jours de moins, mais il faut aller au bout de cet accord », a expliqué, vendredi, la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas.
Elle a précisé que les deux ultimes points de blocage relevés par François Bayrou pour parvenir à un accord avec le patronat, sur la pénibilité et le financement global du système, étaient « deux éléments extrêmement importants et structurants des discussions »
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François Bayrou considérait, lui, qu’un accord signé était à « portée de main »
. « Nous avons montré que la démocratie sociale pouvait défricher le chemin, que la démocratie sociale, syndicats et organisations patronales, pouvaient pendant des semaines, quatre mois, se saisir des questions et dessiner des réponses et en trouver »
, a-t-il néanmoins salué ce vendredi. « Si on n’arrive pas au terme, c’est la démocratie politique qui prend la place. »
François Bayrou, qui doit présenter le 15 ou le 16 juillet les grandes lignes du budget pour 2026, avait proposé d’organiser un référendum sur un plan de redressement des finances publiques, accueilli prudemment par l’Élysée.
Une même prudence pour les partenaires sociaux sur les chances de relancer un processus n’ayant pas abouti après quatre mois de discussions et quelques départs – CGT et FO côté syndical, U2P côté patronal.
Tout en promettant de faire « ses meilleurs efforts », le président du Medef, Patrick Martin, a observé que « les points de désaccords qui subsistent seront évidemment les plus difficiles à régler ».
En chute abyssale dans les sondages, en sursis jusqu’à la discussion budgétaire de l’automne, où le Rassemblement national (RN) notamment menace de le censurer, François Bayrou assure qu’il entend traduire dans la loi toute « disposition de compromis ».