Iran – Israël : en Cisjordanie des colons attaquent des soldats israéliens, Paris, Berlin et Londres unis contre les menaces iraniennes contre Rafael Grossi (AIEA), etc… ( point du 30 juin)

Le conflit entre Israël et l’Iran continue de secouer le Moyen-Orient, avec des répercussions directes tant sur la scène internationale qu’au sein même de la société israélienne. Alors que les tensions militaires persistent, un épisode inédit s’est produit en Cisjordanie occupée, où des colons israéliens ont attaqué des soldats de leur propre armée. En parallèle, Paris, Berlin et Londres condamnent fermement les menaces visant le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), et le bilan humain des frappes iraniennes sur Israël continue de s’alourdir avec 28 morts recensés. Voici le point complet.

Violences internes en Cisjordanie : des colons attaquent des soldats israéliens

Dans un épisode sans précédent, plusieurs dizaines de civils israéliens, pour la plupart des colons, se sont rassemblés dans la nuit du 29 au 30 juin devant une base militaire dans la région de Binyamin, en Cisjordanie occupée. Certains manifestants ont violemment pris à partie les soldats, aspergé les forces de sécurité de gaz lacrymogène, vandalisé des véhicules militaires et même dégradé une installation stratégique.

Selon l’armée israélienne, ces violences ont été déclenchées en représailles à l’arrestation de six civils israéliens impliqués dans des agressions contre des soldats deux jours plus tôt. Ces soldats avaient tenté de stopper un groupe de colons qui se dirigeait vers le village palestinien de Kafr Malek, théâtre d’une attaque ayant coûté la vie à trois Palestiniens quelques jours auparavant.

Par la suite, des colons ont attaqué le commandant de la base de Binyamin, le traitant de « traître », et incendié un site militaire contenant des systèmes de surveillance anti-terroriste. L’armée, la police et les gardes-frontières sont intervenus pour disperser les assaillants. Un citoyen israélien a été blessé.

Le ministre israélien des Affaires étrangères Gideon Saar a fermement condamné ces actes : « Les délinquants doivent être sévèrement punis. » Même le ministre des Finances d’extrême droite, Betsalel Smotrich, pourtant favorable à la colonisation, a reconnu que « la ligne rouge a été franchie ».

Les ONG de défense des droits humains dénoncent une hausse inquiétante des violences de colons en Cisjordanie, territoire occupé depuis 1967, où vivent environ trois millions de Palestiniens et 500 000 colons israéliens.

Condamnation internationale : Paris, Berlin et Londres unis contre les menaces iraniennes contre Rafael Grossi (AIEA)

Dans une déclaration commune, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont dénoncé, ce lundi 30 juin, les menaces visant le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi. Les ministres Jean-Noël Barrot, Johann Wadephul et David Lammy ont exprimé leur « soutien plein et entier » à l’AIEA, exhortant Téhéran à assurer « la sécurité de son personnel » et à maintenir sa coopération.

Cette prise de position fait suite à des propos tenus par le ministre iranien Abbas Araghchi accusant Rafael Grossi de dissimuler des « intentions malveillantes » dans sa volonté d’inspecter les sites nucléaires iraniens récemment bombardés par Israël et les États-Unis.

Un journal iranien proche du pouvoir est allé plus loin en appelant à l’exécution du patron de l’AIEA, bien que Téhéran ait officiellement nié toute menace.

Le coût humain des frappes iraniennes en Israël : 28 morts, dont des enfants et des survivants de la Shoah

Le 13 juin, Israël a lancé une attaque préventive contre plusieurs installations nucléaires iraniennes. En représailles, l’Iran a tiré environ 550 missiles balistiques et plus de 1 000 drones vers Israël. La plupart ont été interceptés, mais 36 ont touché des zones peuplées, tuant 28 personnes, blessant plus de 3 200 autres, et détruisant 240 bâtiments, laissant 13 000 Israéliens sans abri.

Des histoires tragiques et personnelles :
• Eti Cohen Angel, 74 ans, pédicure à la retraite, tuée à Ramat Gan.
• Yisrael Aloni (73 ans) et Yevgenia Blinder (74 ans), médecin ukrainienne, morts à Rishon Lezion.
• Quatre femmes d’une même famille tuées à Tamra, dont deux enseignantes.
• Neuf civils, dont cinq réfugiés ukrainiens et une fillette atteinte de cancer, morts à Bat Yam.
• Avraham Cohen, 75 ans, tué à Bnei Brak ; Ivette Shmilovitz, 95 ans, survivante de la Shoah, tuée à Petah Tikva.
• Trois ouvriers d’une raffinerie tués à Haïfa.
• Le 24 juin, dernière journée du conflit, Naomi Shaanan, 73 ans, militante pour la paix, Michal Zacks et son fils Eitan, jeune soldat, ainsi que la petite amie de ce dernier, Noa, tous tués à Beer Sheva.

Parmi les victimes, on compte également des familles entières, des survivants de la Shoah, des enfants et des personnes âgées. Chaque nom, chaque visage, témoigne de l’ampleur humaine de ce conflit.

Un climat régional extrêmement tendu

Ce cycle de violences entre l’Iran et Israël intervient dans un contexte déjà marqué par la guerre à Gaza et une instabilité croissante en Cisjordanie. L’attaque préventive israélienne du 13 juin contre les sites nucléaires iraniens a marqué une escalade majeure. En retour, l’Iran a démontré sa capacité de projection balistique à grande échelle.

Les États-Unis ont ensuite frappé les sites nucléaires iraniens de Fordo, Natanz, et le centre technologique d’Ispahan, alimentant davantage les tensions avec Téhéran. Celui-ci accuse Washington et Tel-Aviv de vouloir saboter son programme nucléaire, tout en affirmant ne pas chercher à développer d’arme atomique.

Entre les menaces sur la scène diplomatique, les violences internes entre Israéliens en Cisjordanie, et le lourd tribut payé par les civils israéliens, le conflit Iran-Israël a franchi un nouveau seuil d’intensité et de complexité. Tandis que les grandes capitales européennes s’unissent pour défendre l’ordre international, la population civile, elle, continue d’en payer le prix fort.

La stabilité régionale demeure incertaine. Et alors que les armes se sont momentanément tues après le cessez-le-feu du 24 juin, les tensions restent palpables et la paix, toujours hors de portée.

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