Serbie: Des manifestants dans la rue réclament une élection anticipée

La police serbe a utilisé du gaz lacrymogène et des grenades assourdissantes contre des manifestants qui se trouvaient dans le centre-ville de Belgrade, où 140.000 personnes étaient rassemblées samedi pour demander des élections anticipées

Les manifestants, qui se sont rassemblés sur une grande place de la capitale, portant des drapeaux serbes et des banderoles, dont beaucoup avec les noms de villes et de villages de Serbie, ont commencé par entonner l’hymne national.

À la suite de l’effondrement le 1er novembre dernier de l’auvent en béton de la gare de la cité de Novi Sad, qui a coûté la vie à 16 personnes dont deux enfants, les étudiants se sont massivement mobilisés. Ils bloquent leurs universités et marchent à travers la Serbie pour porter leurs revendications – notamment une véritable enquête sur la tragédie, la fin de la corruption dont ils estiment qu’elle gangrène leur pays et, depuis peu, des législatives anticipées. Les manifestations, quasi quotidiennes, ont culminé le 15 mars lorsque 300.000 contestataires, selon une organisation de comptage indépendante, se sont rassemblés à Belgrade.

Depuis, le mouvement a marqué le pas mais les étudiants ont présenté deux demandes au président, Aleksandar Vucic (droite nationaliste), lui donnant jusqu’à ce samedi 21h00 pour y répondre. « La première est qu’il dissolve le Parlement dans le but de convoquer des élections », ont-ils écrit sur Instagram. La seconde est le départ des personnes manifestant en faveur du pouvoir en place qui campent devant la présidence depuis le 12 avril.

Samedi après-midi, des milliers de partisans du chef de l’Etat ont afflué devant le Parlement pour une contre-manifestation. Alimentant les craintes de heurts entre les deux camps, Aleksandar Vucic avait prévenu dans la matinée de samedi qu’il  » y aurait de la violence vers la fin de la manifestation des étudiants. Ces derniers, dont les rassemblements ont toujours été pacifiques, ont de leur côté menacé d’une « radicalisation » de leur mouvement si leurs demandes n’étaient pas satisfaites, menaçant d’une « désobéissance civile pacifique » et laissant entendre qu’ils pourraient bloquer plusieurs points névralgiques à Belgrade.

Vendredi soir, le président Vucic leur avait répondu, les accusant, comme il l’avait déjà fait, d’être à la solde de « puissances étrangères ». « L’ultimatum n’est pas accepté, vous n’avez pas besoin d’attendre jusqu’à 21 heures demain », avait-il dit, avant d’ajouter que « seuls ceux qui prévoient de recourir à la violence devraient avoir peur ».

Prenant la parole dimanche matin, le président serbe Aleksandar Vucic (droite nationaliste) a balayé l’idée d’organiser ce scrutin alors que les prochaines élections législatives ne sont pas attendues avant 2027.

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