Au lendemain de sa victoire à la primaire socialiste, celui qui tentera de succéder à Anne Hidalgo appelle à une journée de rencontre, le 12 juillet, avec les partis politiques de la gauche plurielle, sans LFI qui a pris ses distances avec son député Sébastien Degolu qui en séjour à Alger, a prôné un dialogue « d’égal à égal » avec l’Algérie.
Désigné par les militants socialistes pour être leur chef de file aux élections municipales de Paris en 2026, Emmanuel Grégoire a appelé à un rassemblement de la gauche plurielle sans les insoumis, qui se sont désolidarisés des propos tenus par l’un de leur député Sébastien Degolu en visite en Algérie.
Au terme d’une campagne longue de sept mois, c’est Emmanuel Grégoire, son ancien premier adjoint dont elle ne veut plus entendre parler, qui a remporté lundi soir la primaire du PS parisien organisée pour désigner le chef de file du parti à la rose en mars 2026.
Le député qui a bénéficié des soutiens de Bertrand Delanoë, Lionel Jospin, Jean Marc Ayrault, a obtenu 52,61 % des suffrages exprimés par quelque 1.500 votants, selon les résultats annoncés à la presse par la fédération PS de Paris. Il a devancé le sénateur Rémi Féraud (44,33 %), le favori d’Anne Hidalgo, et Marion Waller (3 %), la directrice générale du Pavillon de l’Arsenal, qui ne s’était invitée dans la course qu’en mars.
Désormais je n’ai qu’une obsession : rassembler l’ensemble des socialistes », a assuré Emmanuel Grégoire, devant les militants rassemblés dans une salle de spectacle du nord-est de la capitale, comme l’a rapporté l’AFP. Et « une fois gagnée la bataille de la gauche, il faudra gagner contre la droite », a-t-il ajouté.
Seul, Emmanuel Grégoire est conscient des limites de son aventure. Il veut soigner ses relations avec ceux qu’il considère comme des alliés naturels comme Place publique, le parti de Raphaël Glucksmann, ou l’écologiste David Belliard. « Il faut le faire sans volonté d’hégémonie, sans sectarisme, avec ouverture d’esprit », déclare-t-il au Parisien.
« Il n’y aura pas la France insoumise [dans l’alliance NDLR], nous ne le souhaitons pas, eux non plus », a indiqué que le candidat dans un entretien auprès du » Parisien ». En revanche, Emmanuel Grégoire distingue les Insoumis de Rachida Dati avec laquelle il se prépare à un affrontement.
« Je sais faire la différence entre mes concurrents et mes adversaires, je n’ai d’adversaires à Paris qu’à droite et à l’extrême-droi », a-t-il insisté auprès du « Parisien ».
LFI prend ses distances avec Sébastien Delogu après ses propos en Algérie
Désavoué le député a prôné lundi 30 juin un dialogue « d’égal à égal » avec l’Algérie, après avoir rencontré des parlementaires à Alger, alors que la France et l’Algérie traversent l’une des pires crises diplomatiques de leur histoire. Le parti de Jean-Luc Mélenchon a décidé ce mardi 1er juillet de prendre ses distances avec l’élu Insoumis des Bouches-du-Rhône.
Une position relayée par la France Insoumise dans un communiqué laconique publié sur son compte « X ». Le parti a affirmé que Le député Sébastien Delogu s’est exprimé de façon personnelle en Algérie. Il n’engage ni les groupes parlementaires de la France insoumise, ni le mouvement », a ainsi déclaré LFI.
En visite depuis jeudi en Algérie, le parlementaire avait expliqué être venu « exprimer le fait qu’il y a une autre voie en France, celle du respect » et que « quand on s’exprime, on doit parler d’égal à égal ». Après avoir échangé avec des députés de l’Assemblée nationale populaire, il a ensuite rappelé qu’« il y a la mer Méditerranée qui nous lie, il y a notre histoire commune avec le peuple algérien ».
En ligne de mire de ses propos, Bruno Retailleau, ministre de l’intérieur. « Des millions de Françaises et de Français se sentent insultés face aux invectives incessantes de certains ministres français », a martelé le député Insoumis.
En revanche il n’a dit aucun mot sur Boualem Sansal et Christophe Gleizes, respectivement condamnés par la justice algérienne.