La commission d’enquête parlementaire sur les violences en milieu scolaire, lancée après le scandale Bétharram, a dévoilé ses préconisations mercredi 2 juillet. Si elle appelle à reconnaître « la responsabilité de l’État », un homme est particulièrement visé dans ce rapport : François Bayrou, accusé de défaut d’action au collège-lycée de Bétharram dans les années 1990, alors qu’il était ministre de l’Éducation nationale. Mais le socle commun, lui, fait bloc derrière le Premier ministre.
Le rapport de la commission pointé un » défaut d’action » de l’actuel Premier ministre alors qu’il était à la tête de l’Education nationale. Les députés estiment que François Bayrou avait « les moyens » d’agir contre les violences perpétrées dans l’établissement catholique béarnais. Mais un socle fait bloc derrière le chef du gouvernement.
Une fois n’est pas coutume, ils parlent à l’unisson et saluent tous le travail de la commission d’enquête parlementaire et ses recommandations. Mais dans le socle commun, ces groupes politiques qui soutiennent le gouvernement, hors de question de donner du crédit aux accusations du député et co-rapporteur de la commission d’enquête, Paul Vannier, député La France insoumise.
La porte-parole du gouvernement souligne les avis contraires des co-rapporteurs sur la responsabilité de François Bayrou dans l’affaire Bétharram: « Il y a des avis divergents des rapporteurs sur un sujet, celui de la responsabilité du Premier ministre. Je ne crois pas que cela fasse partie des recommandations. Ce n’est qu’une prise de position d’un député.
Pour Stéphane Vojetta, député Ensemble pour la République, le co-rapporteur Paul Vannier exploite ce rapport à des fins politiques : « Cela fait six mois que l’on voit qu’il essaye simplement d’instrumentaliser une situation déplorable du point de vue des parents et des victimes. Il essaye d’en tirer un profit politique. Je trouve cela déplorable et je ne suis pas étonné qu’il continue sur cette ligne-là. »
Même son de cloche pour le député Modem Erwan Balanant : « Cela commence à être très embêtant par rapport au sujet. Le sujet, ce n’est pas la responsabilité personnelle des uns et des autres. C’est à la justice de trancher. »
Mercredi après-midi, Paul Vannier a annoncé saisir le bureau de l’Assemblée nationale afin d’entamer une action contre le Premier ministre pour parjure.
Cette affaire touche très personnellement le chef du gouvernement. Son épouse a enseigné le catéchisme et plusieurs de ses enfants ont été scolarisés dans cet établissement catholique situé près de sa ville de Pau, visé par plus de 200 plaintes d’anciens élèves pour des violences physiques et sexuelles pendant des décennies.