France: l’ancien ministre Dominique de Villepin «entend bien participer» à la présidentielle de 2027

Dominique de Villepin vient de lancer le mouvement politique La France humaniste, « un mouvement d’idées, de citoyens », selon ses mots. Il sort aussi un livre et bénéficie d’une forte exposition médiatique ces dernières semaines. L’ancien Premier ministre pose chaque jour qui passe de nouveaux petits cailloux sur le chemin d’une candidature à la présidentielle 2027.

L’ex-Premier ministre français Dominique de Villepin a fait un pas de plus vers la présidentielle de 2027 en annonçant le lancement de son parti « La France humaniste ». Il semble vouloir fonder une éventuelle candidature en priorité sur sa stature en matière d’international.

Âgé de 71 ans, l’ancien Premier ministre (2005-2007) a annoncé dans le journal Le Parisien vouloir créer « un mouvement d’idées, de citoyens », qui sera dirigé par un membre de l’Union des démocrates et indépendants (UDI, centre-droite), Benoît Jimenez. Ce dernier a confirmé qu’il s’agissait d’un « projet présidentiel ».

Fort de sa notoriété et des sondages qui le placent parmi les politiciens les plus populaires en France, Dominique de Villepin a confirmé sur France Inter n’avoir « aucun doute » sur le fait de pouvoir récolter les 500 signatures et les financements nécessaires à une campagne « le moment venu ».Un regain de popularité

Un regain de popularité

Peu importe, celui qui se réclame à tour de bras du gaullisme a d’ores et déjà créé son parti, baptisé La France humaniste. Depuis peu, celui qui fut aussi secrétaire général de l’Élysée parcourt les plateaux de télé afin d’expliquer qu’il faut « restaurer la fonction présidentielle » et cesser la « surenchère » au profit d’« une politique d’équilibre et de mesure ».

En mars dernier, Dominique de Villepin a probablement été le premier surpris de se retrouver parmi les personnalités les plus populaires de la France dans les baromètres Cluster 17 et IFOP-Fiducial. Une position qu’il ne faudrait pas surestimer, puisque ces baromètres n’ont jamais manqué de candidats qui, comme les anciennes ministres Simone Veil et Christiane Taubira, ont frôlé les cimes sans que jamais cela se transforme en victoire électorale.

Virage à gauche

Le 16 septembre dernier, à la surprise générale, il avait été invité à la Fête de l’Humanité. Une première pour un ancien premier ministre de droite, que l’éditorialiste du Figaro, Vincent Trémolet de Villers, a qualifié de « Mélenchon du riche ». Ce n’est pas non plus un hasard si son retour dans l’arène politique s’est produit en janvier dernier dans l’émission L’échappée, animée par Edwy Plenel, le fondateur du site Mediapart, situé à gauche dans l’éventail médiatique.

Lors des dernières élections législatives, Villepin avait d’ailleurs soutenu sans réserve le Nouveau Front populaire (regroupant La France insoumise et le Parti socialiste) et l’accession au poste de premier ministre de la candidate du NFP, Lucie Castets, qui était alors une parfaite inconnue.

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, tous les sondages montrent que Dominique de Villepin est plus populaire à gauche qu’à droite. L’un des élus les plus radicaux de LFI, Aymeric Caron, n’a pas hésité à le qualifier de « voix trop rare et courageuse sur le génocide en cours à Gaza ». Selon les dernières enquêtes, c’est chez les sympathisants écologistes qu’il est le plus apprécié. Il y a quelques jours à peine sur « X » il a croisé le fer avec la patronne du Rassemblement national, Marine Le Pen. Refusant de condamner le port du voile par des fillettes, il s’est défendu sur BFMTV en disant : « Je ne suis pas couturier. »

Tacles à Emmanuel Macron

Dominique de Villepin s’est ensuite affairé à dresser un profil de président qui ressemble au sien, lui qui fut ministre des Affaires étrangères de Jacques Chirac et qui s’était illustré en 2003 par son refus de s’aligner sur les Etats-Unis et le Royaume-Uni lors de l’invasion de l’Irak. « Un homme qui est préparé à la complexité des choix internationaux et qui ne découvre pas l’international le jour où il arrive à l’Élysée », a-t-il décrit dans un tacle évident à Emmanuel Macron.

Il a également critiqué « l’idée d’un président qui veut tout faire », ce qui n’a « pas marché depuis 2007 », et s’est présenté en défenseur d’une présidence « arbitre, garante des institutions et inspiratrice de la nation ».

Programme intérieur encore flou

Invité dernièrement sur les plateaux de télévision pour parler de Gaza, de l’Ukraine ou de l’Iran, il se démarque par une ligne résolument axée sur la diplomatie et sur une condamnation franche d’un « deux poids deux mesures » face aux violations du droit international.

Après la publication d’un essai (« Le pouvoir de dire non ») qui développe quelques idées, parmi lesquelles l’inscription de la « neutralité carbone » en 2050 dans la Constitution, il a aussi évoqué mardi son projet pour les retraites, prévoyant de revenir sur l’âge de départ à 64 ans et de reprendre « le projet de réforme à points » proposé lors du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, puis abandonné.

Dix-huit ans après avoir mis la jeunesse dans la rue en 2007 avec son projet de contrat précaire de « première embauche » (CPE), il estime avoir pris le temps de « réfléchir et tirer les leçons » et affirme désormais défendre « la mesure » face à la « surenchère » qu’elle soit sécuritaire ou économique.

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