Les relations entre Washington et Caracas continuent de se tendre. Les États-Unis ont annoncé lundi avoir détruit un nouveau bateau transportant, selon eux, de la drogue vers leur territoire, tandis que le président vénézuélien Nicolás Maduro accuse Washington de préparer une agression militaire et appelle à la mobilisation nationale.
Nouvelle frappe américaine dans les Caraïbes
Le président états-unien Donald Trump a déclaré que l’armée américaine avait « neutralisé » lundi matin un navire transportant des « narcoterroristes » vénézuéliens dans la zone de responsabilité du Southcom, le commandement militaire pour l’Amérique du Sud et les Caraïbes.
Dans un message publié sur sa plateforme Truth Social, il a diffusé une vidéo montrant le bateau se transformer en boule de feu et a affirmé que trois individus avaient été tués. Selon lui, le navire transportait « d’énormes quantités de cocaïne et de fentanyl », dont des sacs auraient été retrouvés flottant dans l’océan.
Cette frappe intervient après un premier raid, le 2 septembre, qui avait détruit un autre bateau dans les Caraïbes, faisant onze morts selon Caracas. Washington justifie ces opérations par sa lutte contre les cartels de la drogue.
Caracas dénonce une « agression militaire »
La réaction vénézuélienne n’a pas tardé. Lors d’une conférence de presse, Nicolás Maduro a dénoncé « une agression à caractère militaire » et assuré que son pays était « habilité par les lois internationales à se défendre ».
Le président vénézuélien a qualifié les accusations américaines de « mensonges », affirmant que la cocaïne exportée vers les États-Unis transiterait principalement par le Pacifique et les ports équatoriens. Il a accusé Washington de vouloir « provoquer un changement de régime pour s’emparer des immenses richesses pétrolières et gazières du Venezuela ».
Dans ce contexte, Maduro a annoncé le déploiement de 25.000 militaires aux frontières et a appelé la population à rejoindre la milice nationale, un corps créé par Hugo Chávez, afin de « défendre la patrie ».
Escalade militaire dans les Caraïbes
Les tensions entre les deux pays se sont intensifiées ces dernières semaines. Les États-Unis ont déployé sept navires de guerre dans les Caraïbes et un autre dans le Pacifique. Washington accuse Nicolás Maduro d’être à la tête du « Cartel des Soleils », un réseau de trafic de drogue dont l’existence est contestée.
Dans le même temps, l’administration Trump a doublé la récompense offerte pour la capture du dirigeant vénézuélien, la portant à 50 millions de dollars.
Un bras de fer politique et diplomatique
Les communications diplomatiques entre Washington et Caracas sont désormais rompues. Nicolás Maduro a accusé le secrétaire d’État états-unien Marco Rubio, partisan d’une ligne dure contre son régime, de vouloir « semer la mort et la guerre ».
Interrogé sur Fox News, Marco Rubio a défendu la légalité des frappes en affirmant que le bateau se trouvait en eaux internationales. « Certains de ces bateaux doivent se faire pulvériser », a-t-il insisté, ajoutant que le nombre de navires transportant de la drogue vers les États-Unis avait déjà nettement diminué depuis le 2 septembre.
Quant à Donald Trump, il n’a pas exclu de nouvelles frappes ciblées au Venezuela. « Le Venezuela nous envoie ses membres de gangs, ses dealers et ses drogues. Ce n’est pas acceptable », a-t-il déclaré à la presse.
L’escalade laisse craindre une confrontation plus directe entre les deux pays, dans une région déjà fragilisée par la crise économique et humanitaire vénézuélienne.