Les aides agricoles allouées à la France par la Politique agricole commune (PAC) vont diminuer sur la prochaine période budgétaire. Mais Bruxelles assure qu’il ne s’agit que d’un montant « plancher » et promet des compléments financiers, destinés à soutenir les revenus des agriculteurs.
Une baisse chiffrée mais relativisée
La Commission européenne a confirmé ce mercredi que la France percevra 51 milliards d’euros d’aides agricoles pour la période 2028-2034, contre 65 milliards entre 2021 et 2027, soit une baisse annuelle moyenne de 1,9 milliard d’euros. Toutefois, Bruxelles invite à ne pas interpréter ce chiffre comme une simple coupe budgétaire.
« La France reste le premier bénéficiaire de la PAC, avec un minimum de 50,9 milliards d’euros garantis rien que pour le soutien au revenu agricole », a déclaré Christophe Hansen, commissaire européen à l’Agriculture. Selon lui, ces montants seront complétés par d’autres fonds européens et nationaux, notamment pour financer le développement rural et accompagner la transition écologique du secteur.
Un budget global en recul en Europe
La diminution concerne l’ensemble des États membres. Le budget total de la PAC passera de 387 milliards d’euros pour la période 2021-2027 à 300 milliards entre 2028 et 2034. Une contraction qui avait déjà suscité la colère des syndicats agricoles lors de son annonce initiale. Certains représentants avaient qualifié cette orientation de « provocation », craignant une pression accrue sur les exploitants européens déjà confrontés à la hausse des coûts de production et aux aléas climatiques.
Une refonte de la PAC annoncée
Pour désamorcer les tensions, Bruxelles promet une réforme de la PAC à partir de 2028. Celle-ci doit « favoriser les agriculteurs » en rendant les aides plus ciblées et en laissant davantage de marges de manœuvre aux États membres pour flécher les financements selon leurs priorités nationales.
« Le montant annoncé est un socle minimum », a précisé Christophe Hansen. « Des enveloppes supplémentaires seront attribuées aux États en fonction de leurs projets et de leurs performances en matière de transition écologique, de développement rural et d’innovation agricole. »
Des agriculteurs encore inquiets
Malgré ces assurances, les syndicats agricoles français restent vigilants. Ils craignent que la baisse du budget initial n’entraîne des difficultés pour les petites exploitations, particulièrement dépendantes des aides directes. Les prochains mois seront marqués par des discussions entre Paris, Bruxelles et les organisations professionnelles afin de définir les priorités de financement.