Guerre en Ukraine : Moscou répond à l’Estonie, l’Ukraine veut vendre des armes… Le point du 19 et 20 septembre

La Russie nie avoir violé l’espace aérien estonien, comme l’avait annoncé le ministère estonien des Affaires étrangères. L’Ukraine souhaite vendre une partie de son matériel militaire à l’étranger pour financer la production d’armes plus modernes. Retour sur les événements qui ont marqué la nuit du vendredi 19 au samedi 20 septembre 2025.

Moscou nie toute violation de l’espace aérien estonien

Le ministère russe de la Défense a nié samedi 20 septembre 2025 que trois de ses avions militaires aient violé l’espace aérien estonien après l’interception de trois appareils russes par des avions de l’Otan vendredi.

« Le 19 septembre […] trois chasseurs russes MiG-31 ont effectué un vol prévu depuis la Carélie vers un aérodrome de la région de Kaliningrad », indique le ministère sur Telegram.

« Le vol s’est déroulé en stricte conformité avec les règles internationales d’utilisation de l’espace aérien, sans violer les frontières d’autres États, ce qui est confirmé par les moyens de contrôle objectif », poursuit-il.

« Pendant le vol, les avions russes ne se sont pas écartés de la route aérienne convenue et n’ont pas violé l’espace aérien estonien », affirme le ministère.

Il précise que les avions ont survolé « les eaux neutres de la mer Baltique à une distance de plus de trois kilomètres de l’île de Vaindloo » dans le golfe de Finlande.

L’Estonie, pays balte, avait fait état vendredi d’une violation « d’une audace sans précédent » de son espace aérien par trois appareils russes et annoncé qu’il allait demander à l’Otan, dont il est membre, d’activer l’Article 4 du traité fondateur de l’alliance qui prévoit des consultations entre alliés en cas de menace sur l’un d’entre eux.

« Exportations contrôlées » d’armes ukrainiennes

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé vendredi que Kiev entendait vendre à l’étranger certains types d’armements, tels que des drones navals pour financer la production militaire en Ukraine.

L’Ukraine, envahie par la Russie depuis trois ans, est très dépendante du financement et des livraisons d’armes occidentales pour de nombreux types d’armements. Mais elle a aussi développé sa propre production militaire nationale, notamment de drones.

« Nous disposons de certains types d’armes en quantités bien plus importantes que ce dont nous avons réellement besoin aujourd’hui en Ukraine », a expliqué M. Zelensky dans son adresse quotidienne diffusée sur les réseaux sociaux.

Il a cité les drones navals, les armes antichars et « certains autres types d’armes » rentrant dans cette catégorie.

Selon lui, des « exportations contrôlées » permettront de financer la production d’autres armements sur le sol ukrainien.

Il a évoqué plusieurs destinations pour ces exportations dont les États-Unis, les pays européens et « d’autres partenaires à travers le monde qui s’intéressent également aux armes ukrainiennes et dont l’Ukraine a reçu diverses formes de soutien ».

L’Ukraine à la recherche de fonds étrangers pour sa « Silicon Valley » militaire

Robots futuristes, petits drones… À Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine, des responsables politiques et du secteur de l’armement ont arpenté le plus grand salon dédié aux technologies militaires du pays, présenté comme une vitrine du « savoir-faire » ukrainien.

Cet événement, qui s’est tenu pendant deux jours cette semaine, visait à montrer que l’Ukraine est l’un des États à la pointe de l’innovation en matière de défense depuis l’invasion russe lancée en février 2022, et à attirer des investisseurs étrangers.

« Il faut oublier la Silicon Valley (aux États-Unis), c’est le passé. L’Ukraine est le futur », a affirmé le commissaire européen à la Défense, Andrius Kubilius, présent au salon.

L’idée que l’Ukraine puisse transmettre une expérience précieuse à ses alliés européens a gagné encore plus de force depuis l’intrusion en Pologne, dans la nuit du 9 au 10 septembre, d’une vingtaine de drones russes.

La Russie saisit la CIJ pour réfuter les conclusions sur le MH17

La Cour internationale de justice (CIJ) a indiqué vendredi que la Russie avait déposé une requête rejetant les conclusions d’une agence de l’ONU, selon lesquelles Moscou est responsable de la destruction du vol MH17 en 2014.

La requête vise l’Australie et les Pays-Bas, qui étaient à l’origine d’une plainte devant l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI). Cette agence a estimé en mai que la Russie était responsable du crash du MH17 en 2014 au-dessus de l’Ukraine, une décision aussitôt dénoncée par Moscou.

Le 17 juillet 2014, le Boeing 777, qui reliait Amsterdam à Kuala Lumpur, a été abattu par un missile sol-air BUK de fabrication russe au-dessus du territoire se trouvant aux mains de séparatistes pro russes, tuant 298 passagers et membres d’équipage.

Parmi eux, 196 Néerlandais, 43 Malaisiens et 38 Australiens.

Selon la Russie, sa requête, soumise en vertu de la convention de 1944 relative à l’aviation civile internationale, constitue un appel contre la décision de l’OACI, a déclaré la CIJ dans un communiqué.

La Russie estime que la convention de 1944 invoquée par l’OACI dans sa décision, la convention dite de Chicago, « ne s’applique pas aux situations de conflit armé ».

La Russie a toujours nié son implication dans la destruction en vol du MH17.

Un tribunal néerlandais a condamné, par contumace, en 2022, deux Russes et un Ukrainien à la perpétuité pour meurtre et pour avoir joué un rôle dans la destruction de l’avion.

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