La “Flottille pour Gaza”, composée de plusieurs dizaines de bateaux partis de France, d’Espagne et de pays maghrébins, poursuit son périple vers l’enclave palestinienne pour tenter de briser le blocus israélien. Mais si l’objectif semblait fédérer l’ensemble de ses participants, l’unité du mouvement est désormais mise à rude épreuve.

Défections après la découverte de militants LGBTQ à bord

Lundi, lors de la deuxième escale tunisienne à Bizerte, Khaled Boujemaa, l’un des coordinateurs de la flottille, a annoncé publiquement son départ du convoi maritime. La raison ? La participation de militants LGBTQ au sein des équipages.

« On nous a menti au sujet de l’identité de certains participants à l’avant-garde de la flottille. J’accuse les organisateurs de nous avoir caché cet aspect », a-t-il déclaré dans deux vidéos diffusées sur les réseaux sociaux.

L’une des figures mises en cause est Saif Ayadi, activiste LGBTQ tunisien, qui se revendique « militant queer » et qui a embarqué sur l’un des bateaux en partance pour Gaza.

Mariem Meftah dénonce un “mauvais pas”

La militante pro-palestinienne Mariem Meftah a également choisi de se mettre en retrait de la flottille. Dans des propos rapportés par Le Courrier de l’Atlas, elle s’en prend directement au militantisme LGBTQ :

« Les orientations sexuelles de chacun sont une affaire privée […]. Mais être activiste queer, c’est toucher aux valeurs de la société et emprunter un chemin qui risque de placer mes enfants et mes proches dans une situation que nous rejetons. »

Elle appelle les organisateurs à « réparer l’erreur faite » et met en garde contre une fracture au sein du mouvement :

« Je ne pardonnerai pas ceux qui nous ont mis dans ce mauvais pas […]. J’appelle tout le monde à sauver la situation et à réparer l’erreur faite envers les personnes qui ont donné leur sang pour que cette flottille voie le jour. »

Greta Thunberg quitte le conseil d’administration

Les tensions ne se limitent pas aux divergences sur la question LGBTQ. Selon le quotidien italien Il Manifesto, Greta Thunberg, militante écologiste mondialement connue, a quitté le conseil d’administration de la Flottille Global Sumud, l’organisation qui coordonne cette initiative maritime.

Motif invoqué : des désaccords sur la stratégie de communication. Greta Thunberg aurait reproché à l’organisation de trop se concentrer sur les conflits internes et pas assez sur le message central de l’opération : dénoncer le blocus de Gaza et la guerre en cours.

Une initiative fragilisée avant même l’arrivée à Gaza

Ces départs successifs, au moment où la flottille entame l’une des étapes cruciales de son parcours, soulignent les tensions idéologiques qui traversent le mouvement. Alors que l’objectif initial était de mobiliser une solidarité internationale en faveur de la population de Gaza, les débats internes risquent d’affaiblir la portée politique et médiatique de l’initiative.

Pour l’heure, les organisateurs n’ont pas encore réagi officiellement à ces critiques ni annoncé de mesures pour tenter de réconcilier les différentes sensibilités présentes à bord.