L’affaire des notes de frais d’Anne Hidalgo prend un nouveau tournant. L’association Transparence Citoyenne, à l’origine de la diffusion et de l’affichage des dépenses de la maire de Paris sur plusieurs murs de la capitale, est aujourd’hui sous le coup d’une lourde amende émanant… de la mairie elle-même.
Rappel des faits : il y a quelques semaines, Transparence Citoyenne avait publié et affiché 140 notes de frais d’Anne Hidalgo, révélant que l’élue aurait dépensé plus de 210 000 euros sur quatre ans. Parmi ces dépenses, 125 000 euros concerneraient des frais de déplacement, incluant des voyages à Tahiti, tandis que plus de 84 000 euros auraient été consacrés à des tenues de luxe. Ces révélations, initialement publiées par Mediapart et relayées sur les réseaux sociaux par l’association, avaient provoqué un vif émoi au sein de l’opposition politique parisienne.
À l’époque, Anne Hidalgo avait réagi en dénonçant une « campagne médiatique » visant à la « salir et nuire » et avait porté plainte pour « dénonciation calomnieuse ». Son cabinet avait justifié ces dépenses en évoquant des « frais encadrés » et souligné qu’un contrôle de l’Urssaf n’avait relevé aucune irrégularité.
Mais la situation s’est compliquée pour l’association. Transparence Citoyenne a révélé sur le réseau social X que la mairie de Paris la menaçait d’une amende de 200 000 euros pour « affichage sauvage ». Le courrier reçu par l’association détaille douze procès-verbaux pour « dispositif apposé sans déclaration préalable », précisant que la loi prévoit une amende de 1 500 euros par dispositif. Avec 140 affiches apposées, le montant total de l’amende atteint donc 210 000 euros, soit presque exactement le montant des notes de frais révélées.
Face à cette menace, Transparence Citoyenne a lancé un appel aux dons sur le site Helloasso, dénonçant ce qu’elle perçoit comme une tentative de « faire taire » l’association.
Cette affaire illustre une nouvelle fois la tension entre transparence citoyenne et respect de la réglementation municipale, et relance le débat sur l’encadrement des dépenses des élus et la liberté d’expression des associations.