Turquie : Donald Trump évoque une levée rapide des sanctions mais exige l’arrêt des achats de pétrole russe

Le président américain Donald Trump a reçu, jeudi 25 septembre 2025, son homologue turc Recep Tayyip Erdogan à la Maison-Blanche. Cette rencontre marque le retour du chef d’État turc à Washington, après deux visites effectuées sous le premier mandat de Donald Trump, en 2017 et 2019.

Vers une levée des sanctions sur la défense turque

Donald Trump a déclaré qu’il était prêt à lever « presque immédiatement » les sanctions imposées par les États-Unis contre le secteur de la défense turc, si la réunion se révélait « positive ». Ces mesures avaient été prises en 2020 en réponse à l’acquisition par Ankara du système de défense antiaérienne russe S-400, jugé incompatible avec les standards de l’Otan. Washington avait également exclu la Turquie du programme d’avions de chasse F-35, invoquant un risque d’espionnage technologique au profit de Moscou.

Recep Tayyip Erdogan, confiant, s’est dit persuadé que cette visite permettra de tourner la page. Donald Trump a même affiché un pin’s en forme d’avion de chasse sur le revers de sa veste, signe de son intention d’aboutir à un accord. Le président américain a confirmé que de « nombreux accords commerciaux et militaires » sont en discussion, incluant un achat massif d’avions Boeing, un contrat pour des F-16 et la possibilité d’une réintégration de la Turquie dans le programme F-35.

Pressions sur Ankara pour isoler Moscou

Mais Donald Trump a aussi profité de la rencontre pour exercer une pression ferme sur son homologue turc. Il lui a demandé de mettre fin aux achats de pétrole russe, un secteur crucial pour l’économie de Moscou.

« Je voudrais qu’il cesse d’acheter du pétrole russe alors que la Russie poursuit son carnage en Ukraine », a martelé le président américain dans le Bureau ovale. « Ils ont déjà perdu des millions de vies au combat. Et pour quoi faire ? Leur économie est dans un état lamentable et ils continuent de tuer des innocents. Poutine doit s’arrêter », a-t-il insisté.

La Turquie figure parmi les trois plus gros acheteurs de pétrole russe, aux côtés de la Chine et de l’Inde. Depuis janvier 2023, elle a versé à Moscou plus de 90 milliards de dollars, dont 60 milliards rien que pour le pétrole, selon le Centre de recherche sur l’air et l’énergie (CREA). Jusqu’à présent, Ankara n’a montré aucune intention de modifier son approvisionnement.

Une rencontre à fort enjeu diplomatique

Cette visite, révélée avant son officialisation par Özgür Özel, chef du principal parti d’opposition turc (CHP), intervient dans un contexte géopolitique tendu. Washington cherche à resserrer les rangs de l’Otan face à la Russie et à limiter ses sources de financement de la guerre en Ukraine.

Pour Donald Trump, ce rapprochement avec Ankara est l’occasion de relancer les relations bilatérales après quatre années de tensions sous l’administration Biden. « Nous sommes amis depuis longtemps », a déclaré le président américain, rappelant que les deux dirigeants avaient gardé le contact même pendant son absence de la Maison-Blanche.

Laisser un commentaire