Après avoir qualifié d’« irresponsables » les menaces de frappes sur le Kremlin formulées par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, Moscou hausse à nouveau le ton. Le Kremlin met en garde contre l’idée évoquée récemment par le président américain Donald Trump d’abattre les avions russes qui violeraient l’espace aérien de pays membres de l’Otan, estimant qu’il s’agit d’une position « dangereuse » et « imprudente ».
Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a dénoncé sur la télévision publique russe « des déclarations irresponsables sur la nécessité d’abattre des avions russes », qu’il juge « au minimum imprudentes, irresponsables et lourdes de conséquences ».
Ces propos interviennent après que Donald Trump a affirmé mardi que les États membres de l’Otan devraient réagir militairement aux incursions aériennes russes, évoquant la nécessité d’abattre tout appareil pénétrant leur espace aérien. Cette prise de position fait suite à trois violations récentes impliquant des drones et avions de combat russes en moins de deux semaines.
De son côté, l’Otan a rappelé à Moscou que « l’escalade doit cesser », affirmant être prête à se défendre par « tous les moyens », sans toutefois confirmer une éventuelle stratégie de tirs contre les appareils russes.
Le président français Emmanuel Macron a, lui aussi, réagi mercredi en appelant les pays de l’Alliance à « monter d’un cran » leur riposte face aux provocations russes, notamment dans l’espace aérien d’Europe de l’Est. Il a cependant tempéré : « on ne va pas ouvrir le feu ».
La semaine dernière, l’Otan a affirmé avoir intercepté trois avions de chasse russes MiG-31 entrés dans l’espace aérien estonien. Moscou rejette ces accusations : « aucune preuve n’a été présentée », a assuré Dmitri Peskov.
Parallèlement, l’Union européenne étudie de nouvelles mesures de protection, notamment la mise en place d’un « mur anti-drones ». Une dizaine de pays, particulièrement exposés aux incursions russes, considèrent désormais ce dispositif comme une « priorité ».