Archéologie : le mystère des gigantesques anneaux de Rechnitz enfin percé

En Autriche, près de la frontière hongroise, des fouilles ont révélé l’importance de structures néolithiques vieilles de 6 500 ans, plus anciennes que Stonehenge et les pyramides de Gizeh.

La vaste plaine de Rechnitz, dans le sud-est de l’Autriche, dissimule sous son apparence tranquille un site archéologique majeur. Entre 2011 et 2017, des relevés géophysiques et photographiques aériens menés par un consortium d’institutions autrichiennes ont mis en évidence la présence d’imposants cercles néolithiques. En août et septembre 2025, une nouvelle campagne de fouilles a permis d’enrichir considérablement les connaissances sur ces structures.

Des anneaux monumentaux plus vieux que Stonehenge

Les archéologues ont identifié quatre grands ouvrages circulaires en terre, dont le plus imposant mesure plus de 100 mètres de diamètre. Trois d’entre eux correspondent à des fossés concentriques édifiés entre 4 850 et 4 500 avant notre ère. Leur ancienneté les place près de deux millénaires avant le cercle mégalithique de Stonehenge en Angleterre, et bien avant les pyramides de Gizeh.

« Le site de Rechnitz peut être considéré comme un centre suprarégional du Néolithique moyen », explique Nikolaus Franz, chef du département d’archéologie de la province du Burgenland.

Une fenêtre sur l’âge de pierre

Ces structures étaient vraisemblablement liées à des fonctions sociales, agricoles ou rituelles. Les fouilles ont mis au jour des trous de poteaux, des fragments de céramique ainsi que des fosses. Des échantillons de sol et des vestiges organiques ont été prélevés pour des analyses bioarchéologiques, dans le cadre d’un projet conduit par l’Université de Vienne. Ces données devraient apporter des précisions sur la formation des sols cultivés et l’organisation des premières sociétés agricoles de la région.

« Ces fouilles ouvrent une véritable fenêtre sur l’âge de pierre. Nous en apprenons beaucoup sur les tribus néolithiques qui ont trouvé ici un endroit propice pour établir les techniques culturales de l’agriculture et de l’élevage », souligne Nikolaus Franz.

Un parc archéologique en préparation

La valeur patrimoniale du site a conduit les autorités du Burgenland à lancer la création d’un parc archéologique et d’un centre d’accueil destiné à retracer l’histoire de la région. Mais avant le début des travaux, il était essentiel de protéger les vestiges encore enfouis.

Hans Peter Doskozil, gouverneur régional et responsable de la culture, a confirmé que la campagne de fouilles de 2025 représentait « la dernière étape » avant le lancement du projet. « Il fallait documenter et préserver ces structures fragiles afin de ne pas compromettre l’intégrité scientifique du site », a-t-il déclaré.

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