Plusieurs milliers de manifestants réunis à Paris et Londres pour soutenir les otages israéliens

À deux jours du deuxième anniversaire de l’attaque du 7 octobre 2023, qui avait marqué le début du conflit entre Israël et le Hamas, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées ce dimanche à Paris et à Londres pour réclamer la libération des otages israéliens encore détenus dans la bande de Gaza. Ces mobilisations, empreintes d’émotion et d’espoir, ont réuni des citoyens de tous horizons, déterminés à rappeler que des dizaines de personnes demeurent toujours captives.

À Paris : un rassemblement chargé d’émotion et d’unité

À Paris, plusieurs milliers de manifestants ont défilé dans les rues pour exprimer leur solidarité envers les familles des otages. Parmi les pancartes brandies figuraient de nombreux portraits rappelant les visages des disparus, dont celui d’Eviatar David. Son frère, présent dans le cortège, a témoigné de la détresse des proches :

« Nous avons eu un signe de vie il y a deux mois. Nous l’avons vu dans une vidéo publiée par le Hamas, il était en train de creuser sa propre tombe. Nous savons donc que les otages n’ont plus beaucoup de temps, et nous sommes venus ici pour être avec les Français et sentir leur soutien », a-t-il déclaré au micro d’Europe 1.

Le rassemblement, placé sous le signe de l’unité, a rassemblé non seulement des membres de la communauté juive, mais aussi des Français d’autres confessions. Nathalie, une retraitée venue participer à la marche, a exprimé son inquiétude face à la montée de l’antisémitisme :

« C’est insupportable de voir cette haine se répandre à nouveau. Nous devons rester solidaires, quelles que soient nos origines ou nos religions. »

Pour beaucoup, cette marche était aussi un cri d’alarme face au climat d’insécurité ressenti par les juifs de France. Emeline, arborant les drapeaux israélien et français, confie sa peur :

« Il y a une ambiance vraiment délétère, pleine de haine… J’ai toujours dit que la France était mon pays, mais aujourd’hui j’ai peur pour demain. »

Malgré la douleur, cette journée a ravivé un certain espoir dans la communauté juive française, rappelant que la question des otages demeure une urgence humanitaire alors que des négociations se poursuivent entre Israël et le Hamas.

À Londres : solidarité et inquiétude après l’attentat de Manchester

À Londres, environ 3.000 personnes, membres de la communauté juive britannique, se sont également rassemblées dimanche à Trafalgar Square, dans un contexte particulièrement tendu. Ce rassemblement intervenait quelques jours seulement après l’attentat contre une synagogue à Manchester, qui a coûté la vie à deux personnes et blessé grièvement trois autres. L’attaque, survenue le jour de la fête juive de Yom Kippour, a été qualifiée de « terroriste » par les autorités britanniques.

Sous les drapeaux israéliens et britanniques, les participants ont prié pour les otages encore détenus à Gaza. Le grand rabbin Ephraim Mirvis a prononcé une prière émouvante en leur mémoire, tandis que Phil Rosenberg, président du Board of Deputies of British Jews (BDBJ), a réaffirmé la détermination de la communauté :

« Notre communauté reste déterminée à défendre le droit d’Israël à exister en sécurité et en paix, et à lutter contre l’antisémitisme partout où il se manifeste. »

Keith Black, président du Jewish Leadership Council, a dénoncé un antisémitisme devenu « mortel » au Royaume-Uni, tandis qu’un adolescent de 14 ans, présent avec son père, a confié à l’AFP :

« J’ai peur de montrer que je suis juif en public. Quand je suis entré au collège, je me sentais en sécurité. Mais les choses ont changé depuis le début de la guerre à Gaza. »

La journaliste retraitée Alison Harvey, les larmes aux yeux, a déploré la confusion entre les juifs et la politique israélienne :

« Les gens confondent Netanyahu et Israël avec les juifs… Mais toute cette haine ne mène nulle part. Ce qui se passe à Gaza est absolument consternant. »

Un conflit qui continue de peser lourd

Selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles, l’attaque du 7 octobre 2023 a fait 1.219 morts en Israël, en majorité des civils. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 sont encore otages à Gaza, dont 25 seraient mortes, selon l’armée israélienne.

En représailles, l’offensive israélienne a provoqué la mort d’au moins 67.139 personnes à Gaza, également majoritairement des civils, d’après le ministère de la Santé du Hamas, des chiffres jugés fiables par l’ONU.

Un message commun : ne pas oublier les otages

De Paris à Londres, les manifestants ont voulu rappeler que, malgré les tensions, les drames et les divisions, la vie des otages israéliens doit rester une priorité. Entre douleur, colère et espoir, ces rassemblements ont symbolisé une volonté partagée : ne pas laisser le silence recouvrir la souffrance des familles et continuer à réclamer leur libération.

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