Coupe du monde 2026 : Le Cap-Vert crée la sensation et devance le Cameroun pour décrocher sa première qualification historique

C’est un véritable séisme dans le football africain. Le Cap-Vert, petit archipel de 525 000 habitants situé au large du Sénégal, s’est qualifié lundi soir pour la première Coupe du monde de son histoire. En dominant largement l’Eswatini (ex-Swaziland) sur le score de 3-0 à Praia, les Requins Bleus ont terminé en tête du groupe D des éliminatoires de la zone Afrique, devant le grand favori, le Cameroun.

Dès le coup de sifflet final, la capitale cap-verdienne s’est embrasée. Feux d’artifice, chants, klaxons et danses sur des airs de reggae et de funana ont envahi les rues de Praia. Une marée bleue de supporters en liesse a célébré l’exploit d’une équipe devenue symbole d’unité et de fierté nationale. « Donner du bonheur à tous ces gens est énorme, c’est une victoire pour tous les Cap-Verdiens et, avant tout, pour ceux qui se sont battus pour notre indépendance », a réagi le sélectionneur Pedro Brito, dit Bubista.

Et cette qualification tombe à point nommé : « C’est un moment spécial en cette année où nous célébrons les 50 ans de notre indépendance », a ajouté l’entraîneur.

Un exploit historique pour un petit pays

Avec ce succès, le Cap-Vert rejoint les cinq autres représentants africains déjà qualifiés pour le Mondial 2026 : le Maroc, la Tunisie, l’Algérie, l’Égypte et le Ghana. Le pays devient le plus petit en superficie (4 033 km²) et l’un des moins peuplés à disputer une Coupe du monde, rejoignant ainsi l’Islande dans le cercle restreint des « petits miracles » du football mondial.

Admis à la FIFA seulement en 1986, le Cap-Vert a réalisé un parcours impressionnant : neuf matchs sans défaite sur dix, et une seule contre-performance (4-1 au Cameroun). La victoire décisive face aux Lions indomptables lors du match retour (1-0) avait déjà mis la pression sur les hommes de Rigobert Song et de Samuel Eto’o, désormais condamnés à passer par les barrages pour espérer se rendre aux États-Unis.

Une soirée de légende à Praia

Les héros du soir se nomment Dailon Livramento (48e), Willy Semedo (54e) et Ianique « Stopira » Tavares (90e+3), le vétéran de 37 ans, qui a conclu la rencontre d’une frappe symbolique. « C’est trop d’émotion, je n’ai pas les mots », a-t-il confié, les larmes aux yeux. Le gardien Vozinha, 39 ans, a ajouté : « Je rêvais de ce moment depuis l’enfance. »

Pour l’occasion, le gouvernement avait même décrété une demi-journée chômée afin que tout le pays puisse vivre l’événement. La soirée s’est prolongée dans la liesse avec un grand concert au stade municipal de Praia, animé par les stars locales Djodje et Soraia Ramos.

Le Cap-Vert peut désormais rêver plus grand : représenter fièrement l’Afrique lors du Mondial 2026 aux États-Unis, une aventure historique pour cette petite nation insulaire devenue géante, le temps d’un rêve devenu réalité.

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