Iran : les Français Cécile Kohler et Jacques Paris condamnés à de lourdes peines de prison pour espionnage

L’Iran a condamné deux ressortissants français, Cécile Kohler et Jacques Paris, à de lourdes peines de prison pour « espionnage » au profit de la France et d’Israël. Les verdicts ont été rendus mardi 14 octobre par un tribunal de première instance à Téhéran, a rapporté la presse iranienne. Ce mercredi, une source diplomatique a confirmé à Ouest-France qu’il s’agissait bien des deux otages français arrêtés en mai 2022.

Des peines particulièrement sévères

Selon les agences de presse iraniennes Fars et Mizan, l’un des deux Français a été condamné à six ans de prison pour espionnage au profit de la France, cinq ans pour association en vue de commettre un crime contre la sécurité nationale, ainsi qu’à vingt ans d’exil pour « coopération en matière de renseignement » avec Israël, qualifié d’ennemi juré du régime iranien.
L’autre prévenu a reçu une peine cumulée de trente-deux ans de prison, répartie entre dix ans pour espionnage, cinq ans pour conspiration contre la sûreté de l’État, et dix-sept ans pour assistance à la coopération en matière de renseignement avec Israël.

Toutefois, selon la règle du cumul des peines en Iran, seule la sanction la plus lourde sera effectivement appliquée. L’identité de la personne concernée par chaque verdict n’a pas encore été précisée par les autorités judiciaires iraniennes.

Les avocats des deux Français disposent de vingt jours pour faire appel devant la Cour suprême iranienne, précise l’agence Mizan.

Deux otages d’État selon Paris

Cécile Kohler, enseignante et syndicaliste, et son compagnon Jacques Paris avaient été arrêtés à Téhéran en mai 2022, alors qu’ils effectuaient un séjour en Iran. Ils sont accusés par les autorités iraniennes d’avoir participé à une opération d’espionnage en lien avec des services occidentaux.
Leur détention prolongée a depuis suscité de nombreuses réactions en France, où le gouvernement considère qu’ils sont retenus comme des “otages d’État” par le régime iranien.

Leurs familles ont à plusieurs reprises alerté sur leur état de santé et leurs conditions de détention, qualifiées de « de plus en plus désespérées ».

Un nouvel épisode des tensions franco-iraniennes

Cette affaire intervient dans un contexte de fortes tensions diplomatiques entre Paris et Téhéran. La France réclame la libération immédiate de ses ressortissants détenus arbitrairement en Iran, aux côtés d’autres citoyens européens.
Les condamnations de Cécile Kohler et Jacques Paris pourraient ainsi raviver les accusations occidentales contre la République islamique, soupçonnée d’utiliser les arrestations de ressortissants étrangers comme moyen de pression politique dans ses négociations internationales.

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