Le projet de budget 2026 présenté mardi par le gouvernement de Sébastien Lecornu contient plusieurs mesures destinées à apaiser le monde agricole, mais suscite déjà de vives critiques autour de la question sensible des agrocarburants. Entre gestes d’apaisement et décisions contestées, le texte cherche un équilibre délicat entre soutien économique, transition écologique et contraintes budgétaires.
Des mesures de soutien bien accueillies par la profession
Deux dispositifs particulièrement attendus par les syndicats agricoles, notamment la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs (JA), ont été reconduits. La déduction pour épargne de précaution, permettant aux exploitants de déduire une partie de leurs bénéfices imposables pour constituer une réserve de sécurité, est prolongée jusqu’en 2028. Cette épargne peut ensuite être utilisée pour faire face aux aléas climatiques, investir ou moderniser les exploitations.
Autre geste salué : le crédit d’impôt en faveur de l’agriculture biologique sera maintenu. Le texte, consulté par l’AFP, souligne que cette mesure « s’inscrit dans un large écosystème d’aides permettant d’apporter un soutien important » à la filière bio. Le gouvernement répond ainsi aux critiques de ces derniers mois, après des accusations de désengagement lors de la répartition des aides européennes.
Des allègements fiscaux pour faire face aux crises sanitaires
Le projet de loi prévoit également de défiscaliser les indemnisations versées en cas d’abattage sanitaire, une demande ancienne des éleveurs touchés par les maladies animales. Cette mesure, prévue pour trois ans, impose toutefois que l’indemnisation soit réinvestie dans la reconstitution du cheptel dans un délai d’un an.
Cet été, plus de 1 700 bovins ont dû être abattus dans les Alpes à cause d’une épidémie de dermatose nodulaire. Plusieurs fédérations d’éleveurs ont rappelé que la reconstitution d’un cheptel, notamment pour les élevages sous AOP, peut prendre bien plus de temps que prévu par la loi.
Le point de tension : la fin des avantages pour les biocarburants
Si ces mesures ont été globalement bien accueillies, la suppression du tarif préférentiel pour le carburant B100 (biodiesel à base de colza) et la réduction progressive de l’avantage fiscal pour le carburant E85 (éthanol à base de betteraves) provoquent la colère des producteurs.
Ces deux carburants, issus de l’agriculture française, constituent une source de revenus importante pour de nombreux agriculteurs. Leur taxation accrue pourrait, selon la FNSEA, « fragiliser des filières déjà soumises à une forte concurrence internationale », notamment si l’accord commercial entre l’Union européenne et les pays du Mercosur entrait en vigueur.
La fédération agricole a déjà annoncé son intention de déposer des amendements pour tenter de rétablir ces avantages. Elle estime que cette mesure contredit les objectifs de souveraineté énergétique et agricole affichés par le gouvernement.
Des ajustements techniques et environnementaux
Le budget 2026 prévoit également un abattement de la redevance sur la consommation d’eau potable pour les agriculteurs contraints d’utiliser cette ressource à des fins d’irrigation, lorsqu’aucune autre solution technique ou économique n’est possible. Le texte supprime par ailleurs un dispositif jugé obsolète concernant les exonérations fiscales sur les transmissions d’exploitation, remplacé par des mesures modernisées.
Entre soutien et crispations
En somme, ce budget se veut un signal de reconnaissance envers un secteur éprouvé par les crises climatiques et sanitaires, mais il ravive des tensions profondes autour de la fiscalité verte.
La main tendue du gouvernement aux agriculteurs semble donc sincère sur plusieurs volets, mais la suppression des avantages liés aux biocarburants risque de provoquer une nouvelle bataille parlementaire — et peut-être de rouvrir la fracture entre l’exécutif et le monde paysan.
Le projet de budget 2026 présenté mardi par le gouvernement de Sébastien Lecornu contient plusieurs mesures destinées à apaiser le monde agricole, mais suscite déjà de vives critiques autour de la question sensible des agrocarburants. Entre gestes d’apaisement et décisions contestées, le texte cherche un équilibre délicat entre soutien économique, transition écologique et contraintes budgétaires.
Des mesures de soutien bien accueillies par la profession
Deux dispositifs particulièrement attendus par les syndicats agricoles, notamment la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs (JA), ont été reconduits. La déduction pour épargne de précaution, permettant aux exploitants de déduire une partie de leurs bénéfices imposables pour constituer une réserve de sécurité, est prolongée jusqu’en 2028. Cette épargne peut ensuite être utilisée pour faire face aux aléas climatiques, investir ou moderniser les exploitations.
Autre geste salué : le crédit d’impôt en faveur de l’agriculture biologique sera maintenu. Le texte, consulté par l’AFP, souligne que cette mesure « s’inscrit dans un large écosystème d’aides permettant d’apporter un soutien important » à la filière bio. Le gouvernement répond ainsi aux critiques de ces derniers mois, après des accusations de désengagement lors de la répartition des aides européennes.
Des allègements fiscaux pour faire face aux crises sanitaires
Le projet de loi prévoit également de défiscaliser les indemnisations versées en cas d’abattage sanitaire, une demande ancienne des éleveurs touchés par les maladies animales. Cette mesure, prévue pour trois ans, impose toutefois que l’indemnisation soit réinvestie dans la reconstitution du cheptel dans un délai d’un an.
Cet été, plus de 1 700 bovins ont dû être abattus dans les Alpes à cause d’une épidémie de dermatose nodulaire. Plusieurs fédérations d’éleveurs ont rappelé que la reconstitution d’un cheptel, notamment pour les élevages sous AOP, peut prendre bien plus de temps que prévu par la loi.
Le point de tension : la fin des avantages pour les biocarburants
Si ces mesures ont été globalement bien accueillies, la suppression du tarif préférentiel pour le carburant B100 (biodiesel à base de colza) et la réduction progressive de l’avantage fiscal pour le carburant E85 (éthanol à base de betteraves) provoquent la colère des producteurs.
Ces deux carburants, issus de l’agriculture française, constituent une source de revenus importante pour de nombreux agriculteurs. Leur taxation accrue pourrait, selon la FNSEA, « fragiliser des filières déjà soumises à une forte concurrence internationale », notamment si l’accord commercial entre l’Union européenne et les pays du Mercosur entrait en vigueur.
La fédération agricole a déjà annoncé son intention de déposer des amendements pour tenter de rétablir ces avantages. Elle estime que cette mesure contredit les objectifs de souveraineté énergétique et agricole affichés par le gouvernement.
Des ajustements techniques et environnementaux
Le budget 2026 prévoit également un abattement de la redevance sur la consommation d’eau potable pour les agriculteurs contraints d’utiliser cette ressource à des fins d’irrigation, lorsqu’aucune autre solution technique ou économique n’est possible. Le texte supprime par ailleurs un dispositif jugé obsolète concernant les exonérations fiscales sur les transmissions d’exploitation, remplacé par des mesures modernisées.
Entre soutien et crispations
En somme, ce budget se veut un signal de reconnaissance envers un secteur éprouvé par les crises climatiques et sanitaires, mais il ravive des tensions profondes autour de la fiscalité verte.
La main tendue du gouvernement aux agriculteurs semble donc sincère sur plusieurs volets, mais la suppression des avantages liés aux biocarburants risque de provoquer une nouvelle bataille parlementaire — et peut-être de rouvrir la fracture entre l’exécutif et le monde paysan.