Face aux menaces tarifaires américaines, le Premier ministre indien Narendra Modi aurait cédé à Washington. Une décision qui marque un tournant majeur dans la stratégie de pression économique contre Moscou.
Le président américain Donald Trump a annoncé ce mercredi que l’Inde mettrait fin à ses importations de pétrole russe, après un entretien avec le Premier ministre Narendra Modi. Une déclaration qui, si elle se confirme, représenterait un coup dur pour l’économie russe, déjà fragilisée par les sanctions occidentales.
“J’étais mécontent que l’Inde achète du pétrole, et il m’a assuré aujourd’hui qu’ils n’achèteraient pas de pétrole à la Russie”,
a déclaré le président américain depuis le Bureau ovale.
“C’est un grand pas en avant. Maintenant, je dois convaincre la Chine d’en faire de même.”
Une pression économique assumée
L’annonce intervient quelques semaines après la décision de Donald Trump d’imposer des droits de douane de 50 % sur les exportations indiennes, en représailles aux achats massifs de pétrole russe par New Delhi. Le président américain reproche à ces transactions de “nourrir la guerre engagée par Vladimir Poutine en Ukraine”.
New Delhi n’a pas encore confirmé la décision annoncée par Washington. Mais selon plusieurs sources diplomatiques, Narendra Modi aurait eu samedi dernier un entretien avec le nouvel ambassadeur américain à New Delhi, Sergio Gor, un proche conseiller de Donald Trump.
Cette rencontre, tenue quelques heures seulement après l’arrivée du diplomate en Inde, aurait scellé un accord politique discret visant à éviter une escalade commerciale entre les deux pays.
Un revirement stratégique pour New Delhi
Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’Inde est devenue l’un des principaux clients du pétrole russe, profitant des rabais massifs proposés par Moscou pour contourner les sanctions occidentales. Ces achats ont permis à la Russie de stabiliser ses revenus énergétiques et de soutenir sa monnaie, malgré l’embargo imposé par l’Union européenne.
Un arrêt des importations indiennes constituerait donc un coup de frein brutal aux rentrées financières du Kremlin. Il pourrait également resserrer les liens économiques entre Washington et New Delhi, dans un contexte où les deux puissances cherchent à contenir l’influence croissante de la Chine en Asie.
Zelensky attendu à Washington
Cette annonce survient à la veille d’une rencontre très attendue entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky, prévue ce vendredi à la Maison Blanche.
Il s’agira de la troisième visite du président ukrainien à Washington depuis le retour de Donald Trump au pouvoir, alors que de nouvelles frappes russes visent les infrastructures énergétiques ukrainiennes.
Selon la Maison Blanche, la discussion portera sur le soutien militaire américain à Kiev et sur les conditions d’un éventuel cessez-le-feu. Donald Trump a récemment affirmé être prêt à “hausser la pression sur Moscou”, allant jusqu’à envisager la livraison de missiles Tomahawk à l’armée ukrainienne si la Russie refusait de négocier la paix.
“Le président Zelensky veut passer à l’offensive”, a reconnu Donald Trump.
“Je vais prendre une décision à ce sujet très bientôt.”
Un tournant diplomatique majeur
Si la décision indienne se concrétise, elle pourrait marquer un basculement dans la géopolitique énergétique mondiale.
L’Inde, troisième importateur de pétrole au monde, représentait jusqu’ici un soutien économique vital pour Moscou. Son retrait du marché russe renforcerait considérablement l’isolement économique du Kremlin, tout en consolidant l’alliance entre Washington et New Delhi.
Mais dans les coulisses, de nombreux observateurs s’interrogent : l’Inde tiendra-t-elle vraiment parole ?
Face à sa dépendance énergétique et à sa volonté d’autonomie stratégique, Narendra Modi pourrait chercher à gagner du temps, sans rompre totalement avec la Russie, partenaire historique de l’Inde depuis des décennies.