Le haut responsable militaire américain chargé de superviser les frappes au large du Venezuela a annoncé jeudi sa retraite prochaine, après seulement un an en fonction. L’amiral Alvin Holsey, commandant des forces américaines pour l’Amérique du Sud et l’Amérique centrale, quittera son poste le 12 décembre et prendra sa retraite de la Marine après « plus de 37 ans » de service, a-t-il indiqué sur le réseau social X, sans en préciser les raisons.
Un départ dans un contexte de remaniements militaires à Washington
Ce départ intervient alors que le président Donald Trump, revenu à la Maison-Blanche en janvier, mène une vaste réorganisation des plus hauts rangs de l’armée américaine. Depuis le début de l’année, plusieurs hauts gradés ont été remplacés ou ont quitté leurs fonctions : le chef d’état-major interarmées, le général Charles “CQ” Brown, a été évincé en février, tout comme des responsables de la Marine, des garde-côtes, de la NSA, ou encore un amiral en poste à l’OTAN. Le chef d’état-major de l’armée de l’air a lui aussi annoncé son départ anticipé en août, après deux ans seulement sur un mandat prévu pour quatre.
Des frappes controversées au large du Venezuela
Sous la supervision de l’amiral Holsey, Washington a intensifié ses opérations militaires dans les Caraïbes, justifiées par la lutte contre le narcotrafic. Sept navires de guerre et plusieurs avions de combat furtifs ont été déployés dans la région depuis le début de l’année.
Selon les informations disponibles, au moins 27 personnes ont été tuées lors de cinq frappes menées depuis septembre au large des côtes vénézuéliennes. Ces opérations visent des embarcations présentées par les États-Unis comme appartenant à des trafiquants de drogue, mais la légalité de ces frappes menées dans des eaux étrangères ou internationales, sans interception ni interrogatoire préalable suscite un vif débat.
Caracas dénonce une manœuvre politique
Les autorités américaines accusent le président Nicolas Maduro et son gouvernement d’être à la tête d’une vaste organisation de trafic de drogue vers les États-Unis. Une accusation que Caracas rejette catégoriquement, dénonçant une campagne politique visant à « imposer un changement de régime » et à prendre le contrôle des réserves pétrolières du pays.
Alors que les tensions diplomatiques entre Washington et Caracas restent vives, le départ soudain de l’amiral Holsey ajoute une nouvelle zone d’ombre autour de la stratégie militaire américaine en Amérique latine.