La récente lauréate du prix Nobel de la paix, María Corina Machado, a surpris la communauté internationale en félicitant le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou pour « ses décisions et actions au cours de la guerre ». L’échange, qui a eu lieu vendredi par téléphone, a été confirmé par les deux parties sur le réseau social X (anciennement Twitter).

Selon un communiqué publié par le bureau du chef du gouvernement israélien, María Corina Machado aurait salué la « détermination » de Netanyahou face aux défis sécuritaires auxquels Israël est confronté. En retour, le Premier ministre, visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale pour « crimes contre l’humanité et crimes de guerre », a félicité la dirigeante vénézuélienne pour l’obtention du prix Nobel de la paix 2025 et pour « ses actions en faveur de la démocratie et de l’élargissement du cercle de la paix mondiale ».

Sur X, María Corina Machado a confirmé la teneur de l’appel :

« J’ai parlé aujourd’hui avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et je l’ai remercié pour ses chaleureuses félicitations au peuple vénézuélien à l’occasion de l’attribution du prix Nobel de la paix 2025. »

La cheffe de l’opposition vénézuélienne a ajouté :

« Les Vénézuéliens apprécient profondément la paix et savent que pour l’atteindre, il faut un immense courage, de la force et une clarté morale pour s’opposer aux forces totalitaires qui nous défient. »

Machado a également exprimé son soutien à la stratégie diplomatique américaine au Moyen-Orient, déclarant espérer « que la mise en œuvre complète du plan visionnaire du président Donald Trump contribuera à instaurer une paix juste et durable dans la région ». Et d’ajouter :

« En fin de compte, la paix nécessite la liberté, et la liberté exige du courage et de la force. »

Cette position s’inscrit dans la continuité de ses précédentes déclarations. Dès le lendemain de sa distinction, María Corina Machado avait affirmé que « la paix s’obtiendra par la force », tout en dédiant son prix à Donald Trump, qui a récemment ordonné le déploiement de navires de guerre au large du Venezuela.

Ses propos et son rapprochement affiché avec Netanyahou ont provoqué de vives réactions en Amérique latine. Le président colombien Gustavo Petro a publiquement remis en cause l’attribution du Nobel à Machado, rappelant une lettre qu’elle avait adressée en 2018 à Netanyahou pour solliciter son soutien à un changement de gouvernement à Caracas.

Dans une série de messages virulents, Petro a interpellé la lauréate :

« Peut-elle se distancier de Netanyahou et de ses amis nazis ? Est-elle capable d’aider à empêcher une invasion de son pays ? »

Alors que María Corina Machado multiplie les gestes d’ouverture vers les alliés de Donald Trump et d’Israël, cette prise de position risque d’accentuer les divisions diplomatiques autour de sa figure entre ceux qui voient en elle une combattante de la liberté et ceux qui dénoncent une instrumentalisation politique du prix Nobel de la paix.