Un sous-marin d’attaque russe a été aperçu ces dernières semaines au large des côtes bretonnes, relançant les spéculations sur la présence accrue de bâtiments militaires russes près des eaux européennes. La Russie a cependant tenu à démentir toute rumeur de panne ou d’incident technique.
Une apparition remarquée au large de la Bretagne
Le sous-marin en question, vraisemblablement le Novorossiysk, un bâtiment d’attaque diesel-électrique de la classe Kilo, avait déjà été signalé à la fin du mois de juin près des îles anglo-normandes, Jersey et Guernesey. Des marins bretons, à bord du chalutier Belenos, avaient alors aperçu le navire à proximité, suscitant de vives interrogations.
Selon des sources citées par Ouest-France et Le Marin, il s’agissait bien du Novorossiysk, mis en service en 2013 et appartenant à la flotte de la mer Noire. Le 7 octobre dernier, le sous-marin a de nouveau été repéré et escorté par la Marine nationale le long des côtes bretonnes, dans le cadre d’un protocole habituel de surveillance.
Des rumeurs de panne relayées par l’OTAN et les médias
Dans les jours qui ont suivi, plusieurs rumeurs ont circulé sur les réseaux sociaux et dans certains médias européens, affirmant que le sous-marin aurait subi une fuite de carburant, l’obligeant à émerger en urgence. Le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, s’en était même amusé, évoquant « un sous-marin russe solitaire et cassé qui rentre en boitant de sa patrouille ».
Cette déclaration faisait écho à des informations publiées sur une chaîne Telegram d’opposition russe. Ces allégations ont toutefois été rapidement démenties par Moscou, qui a pris la parole de manière inhabituelle.
Moscou met les choses au clair
La flotte de la mer Noire a publié, le 13 octobre, un communiqué officiel pour couper court aux rumeurs :
« Les informations diffusées par certains médias sur un prétendu dysfonctionnement et, par conséquent, sur l’émersion d’urgence du sous-marin diesel-électrique Novorossiysk au large des côtes françaises ne sont pas vraies. »
L’agence de presse russe Tass a précisé que le sous-marin effectuait simplement un transit en surface, conformément à la réglementation internationale de navigation qui impose ce mode de traversée dans la Manche.
« L’équipage du sous-marin effectue actuellement un voyage inter-flotte programmé après avoir accompli des missions au sein de la force opérationnelle permanente de la marine russe en Méditerranée », a ajouté Tass.
Surveillance accrue des navires russes
Si la présence du Novorossiysk s’explique par une simple manœuvre de transit, la vigilance reste de mise du côté français et européen. Les navires militaires russes, autorisés à circuler dans les eaux internationales, font l’objet d’une surveillance constante, notamment depuis le début de la guerre en Ukraine.
Cette attention s’est renforcée après l’apparition, le 29 septembre dernier, du pétrolier Pushpa au large de Saint-Nazaire. Ce navire, soupçonné d’appartenir à la « flotte fantôme » utilisée par Moscou pour contourner les sanctions, fait actuellement l’objet d’une enquête du parquet de Brest pour défaut de documentation de nationalité et refus d’obtempérer.
Une communication rare mais ferme de la Russie
Habituellement discrète sur les déplacements de ses bâtiments militaires, la Russie a cette fois choisi de réagir publiquement afin d’éviter tout amalgame. Ce démenti traduit la volonté du Kremlin de maîtriser son image navale dans un contexte géopolitique tendu, où chaque mouvement en mer d’un navire russe est interprété comme un message stratégique.
Ainsi, malgré les rumeurs, le passage du Novorossiysk au large des côtes bretonnes semble s’inscrire dans un cadre légal et maîtrisé, sous l’œil vigilant des autorités françaises.