Vol d’or au Muséum d’histoire naturelle à Paris : une Chinoise de 24 ans mise en examen et écrouée

Une jeune femme chinoise de 24 ans a été mise en examen et placée en détention provisoire le 13 octobre dernier pour vol en bande organisée et association de malfaiteurs, à la suite du spectaculaire cambriolage du Muséum national d’histoire naturelle à Paris. L’annonce a été faite ce mardi par Laure Beccuau, procureure de la République de Paris.

Un cambriolage minutieusement préparé

Les faits remontent au 16 septembre. Ce matin-là, une employée de ménage découvre des débris suspects dans la galerie de minéralogie, avant qu’un conservateur ne constate la disparition de plusieurs pépites d’or historiques exposées dans les vitrines.
Selon la procureure, la vitrine avait été brisée au chalumeau, deux portes découpées à la disqueuse, et les enquêteurs de la Brigade de répression du banditisme (BRB) ont retrouvé sur place plusieurs outils : chalumeau, disqueuse, tournevis, scies et bonbonnes de gaz.

Les images de vidéosurveillance montrent une personne seule, entrée par effraction peu après 1 heure du matin et repartie vers 4 heures, après avoir longuement observé les environs.

Une fuite internationale et une interpellation à Barcelone

L’enquête a rapidement établi que la suspecte avait quitté la France dès le 16 septembre, jour du cambriolage. Elle a été interpellée à Barcelone le 30 septembre, grâce à un mandat d’arrêt européen, puis remise le jour même aux autorités françaises.
Au moment de son arrestation, la jeune femme aurait tenté de se débarrasser de morceaux d’or fondu d’environ 1 kg, selon les enquêteurs.

Un butin d’une valeur inestimable

Le vol porte sur plusieurs pièces uniques issues de collections patrimoniales et scientifiques :
• des pépites d’or boliviennes léguées à l’Académie des sciences au XVIIIᵉ siècle ;
• des pépites de l’Oural, offertes en 1833 par le tsar Nicolas Ier ;
• des échantillons californiens de l’époque de la ruée vers l’or ;
• un quartz aurifère guyanais découvert en 1883 ;
• et surtout, une pépites australienne de plus de 5 kg, découverte en 1990.

Le préjudice total est estimé à 1,5 million d’euros, correspondant à la valeur de l’or natif, à laquelle s’ajoutent 50 000 euros de dégâts matériels.
Mais au-delà de la valeur financière, la procureure souligne un préjudice patrimonial, historique et scientifique considérable, certaines pièces étant considérées comme irremplaçables.

Une enquête toujours en cours

L’enquête se poursuit pour déterminer le sort des objets volés et l’existence éventuelle de complices.
Ce cambriolage, survenu quelques semaines avant un autre vol spectaculaire au Louvre, relance les questions de sécurité dans les grands musées français, où les collections historiques constituent des cibles de plus en plus convoitées.

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