Le porte-avions français Charles de Gaulle vient de boucler une mission stratégique dans la zone indo-pacifique, baptisée « CLEMENCEAU 25 », qui a suscité de nombreuses spéculations à l’international. Alors que certaines rumeurs évoquaient un prétendu encerclement par des navires chinois, les autorités françaises ont rapidement clarifié la situation.
Une rumeur démentie
Lors de sa présence au large des Philippines, le Charles de Gaulle a été au centre d’un incident largement relayé sur les réseaux sociaux. Certains messages affirmaient que le porte-avions français avait été pourchassé par 40 navires de guerre chinois. Une version qui a été rapidement contredite par l’amiral Nicolas Vaujour, lors d’une audition devant la Commission de la défense nationale et des forces armées. Selon lui, bien qu’une rencontre en mer ait eu lieu avec le porte-avions chinois CNS Shandong, aucun comportement agressif n’a été observé.
Une vidéo largement partagée, accompagnée d’une légende en chinois, montrait la rencontre, mais il s’agissait avant tout d’une opération de surveillance, et non d’un affrontement direct, confirment des sources spécialisées.
Zoom sur la mission et les échanges en mer
La mission s’est déroulée du 22 février au 1er mars 2025, au cours de laquelle le Charles de Gaulle a croisé cinq autres groupes de porte-avions : deux américains, un indien, un japonais et un chinois. Ces rencontres se sont déroulées calmement, sans incidents notables.
Le groupe aéronaval français comprenait également trois frégates – Forbin (D620), Provence (D652) et Alsace (D656) – un ravitailleur, Jacques Chevallier (A725), et un sous-marin nucléaire d’attaque. À bord, 22 chasseurs Rafale et deux avions de surveillance E-2C Hawkeye assuraient entre 40 et 50 missions quotidiennes, permettant à la France de participer activement à un exercice conjoint avec les forces philippines en mer de Chine méridionale.
Une présence française affirmée
La France demeure l’une des rares nations européennes à franchir régulièrement le détroit sensible de Taïwan. Une à deux missions annuelles sont effectuées pour maintenir le dialogue avec les acteurs locaux et offrir une alternative pacifique à toute confrontation. L’amiral Vaujour souligne :
« Nous maintenons une présence régulière en mer de Chine », réaffirmant l’engagement français pour la stabilité dans la région.
Rencontres marquantes pendant la mission
Outre l’épisode avec le CNS Shandong, long de 315 mètres, le Charles de Gaulle a fait face à d’autres situations délicates. En Méditerranée orientale, le porte-avions a croisé des chasseurs russes Su-35, tandis que près de la mer d’Arabie, il a dû gérer des menaces émanant des forces houthis.
La flotte chinoise rencontrée comprenait non seulement le Shandong, mais également une frégate de type 054A parmi les 40 navires présents. Malgré cette démonstration de force, aucune altercation directe n’a eu lieu, grâce aux capacités dissuasives du porte-avions français.