Moins de 48 heures après son incarcération à la prison de la Santé, l’ancien président français Nicolas Sarkozy se retrouve au cœur d’une affaire de sécurité exceptionnelle. Trois détenus ont été interpellés et placés en garde à vue, accusés d’avoir proféré des menaces de mort à son encontre dans une vidéo diffusée en ligne.
Une condamnation historique
Le 25 septembre 2025, Nicolas Sarkozy a été condamné à cinq ans de prison, dont une partie ferme, pour association de malfaiteurs dans le cadre du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. Le tribunal avait estimé que l’ancien président avait « laissé ses proches collaborateurs agir en vue d’obtenir des soutiens financiers du régime de Mouammar Kadhafi ».
Cette peine, assortie d’un mandat de dépôt à effet différé, a conduit à son incarcération, marquant une première pour un ancien président de la Ve République. Sarkozy avait été relaxé dans d’autres accusations, telles que le financement illégal de campagne ou la corruption passive, mais son casier judiciaire s’est alourdi après ses condamnations précédentes, notamment dans l’affaire des écoutes (2021) et dans le dossier Bygmalion.
Une vidéo à l’origine de l’enquête
Selon une source judiciaire relayée par BFMTV et Europe 1, l’incident a été déclenché par une vidéo tournée à l’intérieur de la prison. On y voit un détenu, téléphone à la main, filmer ce qui semble être la réaction à l’arrivée de Nicolas Sarkozy et proférer des menaces explicites contre lui.
Suite à cette diffusion, une enquête pour menaces de mort a été ouverte, deux téléphones ont été saisis et trois détenus placés en garde à vue.
Un dispositif de sécurité renforcé
Face à ces menaces, Nicolas Sarkozy bénéficie désormais d’une protection policière renforcée, confirmée par Laurent Nuñez, ministre de l’Intérieur : deux policiers armés se relaient toutes les 12 heures pour assurer sa sécurité.
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a précisé que les auteurs présumés des menaces seraient placés en quartier disciplinaire ou transférés.
Cette mesure suscite des débats parmi les syndicats pénitentiaires. Hugo Vitry (FO Justice) dénonce un manque de communication : « Nous n’étions pas au courant de la présence de ces gardes du corps ». La CGT pénitentiaire juge, pour sa part, la mesure inutile, estimant que les surveillants sont parfaitement formés pour sécuriser un détenu.
Un détenu ultra-sensible
Cette affaire survient alors que Nicolas Sarkozy a déposé une demande de remise en liberté, qui sera examinée par la cour d’appel dans les deux prochains mois. Bien que considéré officiellement comme un détenu ordinaire, l’ex-président bénéficie d’une attention particulière, qui, selon certains, dérange au sein de l’établissement.
La défense de Nicolas Sarkozy a annoncé qu’elle se constituera partie civile si l’enquête sur les menaces aboutit. Pendant ce temps, la vidéo continue de circuler sur les réseaux sociaux, renforçant le climat tendu autour de la figure politique.