Budget 2026 : le gouvernement campe sur son refus de la taxe Zucman, le RN rejette toutes les versions

Alors que les discussions sur la taxe Zucman doivent débuter en fin de semaine, le gouvernement a confirmé sa position : il s’opposera fermement à toute forme de ce projet d’imposition sur les hauts patrimoines. Invitée de BFMTV/RMC ce mardi matin, Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement, a réaffirmé une ligne claire.

« Le gouvernement est et restera opposé à la taxe Zucman. »

Le gouvernement défend l’emploi et l’innovation

La porte-parole a justifié cette opposition par la nécessité de préserver « l’emploi, l’innovation et les entreprises ». Selon elle, il ne s’agit pas de défendre les plus riches mais de protéger l’appareil productif français :

« On ne peut pas faire n’importe quoi avec l’emploi, l’innovation, les entreprises. Tout ce qui toucherait à l’appareil productif, à l’emploi ou à l’innovation : le gouvernement y sera opposé, parce que ça affaiblit ce que sont les grands atouts français. »

Maud Bregeon a néanmoins laissé entendre que l’exécutif restait ouvert à un débat sur une meilleure répartition de l’effort fiscal, mais sans accepter de « lignes rouges » imposées par les partenaires politiques :

« Personne n’est en position de lancer des ultimatums. On ne peut pas négocier en se lançant des menaces de censure, et il n’y a pas de deal caché. »

Le Rassemblement national rejette toute version de la taxe

De son côté, Marine Le Pen, présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale, a coupé court à toute ambiguïté :

« La taxe Zucman, c’est non. Ni light, ni hard, ni rien du tout. »

Elle a dénoncé la version amendée proposée par le Parti socialiste, qui prévoit un impôt de 3 % sur les patrimoines supérieurs à 10 millions d’euros, tout en excluant les entreprises familiales et innovantes. Pour Marine Le Pen, cette formule est en réalité « aggravée » :

« Elle toucherait beaucoup plus de personnes que la version d’origine. »

La gauche dénonce une “taxe à trous”

À gauche, Mathilde Panot, cheffe des députés LFI, a dénoncé une proposition qui « préserve les ultra-riches ». Citant l’économiste Gabriel Zucman, elle a rappelé que certaines grandes fortunes, comme Vincent Bolloré, pourraient échapper à la version socialiste de la taxe :

« On ne peut pas appeler ça une taxe Zucman allégée, c’est une taxe qui permet aux milliardaires de ne pas être touchés. C’est une taxe à trous. »

Un débat sous haute tension à l’Assemblée

Le chef de file des députés MoDem, Marc Fresneau, a indiqué sur TF1 que le débat parlementaire autour de la taxe Zucman serait probablement programmé pour vendredi, en raison de la longueur des discussions sur le budget 2026.

Entre un gouvernement inflexible, une droite radicalement opposée à toute imposition des grandes fortunes, et une gauche divisée sur la portée réelle du projet, le débat s’annonce électrique.

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