Gaza : le cessez-le-feu rétabli après de violentes frappes israéliennes ayant fait plus de cent morts

Après une nouvelle flambée de violences, un cessez-le-feu est de nouveau entré en vigueur dans la bande de Gaza. Israël a mené mardi soir une série de frappes meurtrières en représailles à la mort d’un de ses soldats, attribuée par Tsahal à des membres du Hamas. Ces bombardements ont causé la mort d’au moins 101 personnes, selon la Défense civile gazaouie.

Des représailles meurtrières après une fusillade à Rafah

L’armée israélienne a accusé mardi des combattants du Hamas d’avoir ouvert le feu sur ses troupes près de Rafah, dans le sud de Gaza, tuant un soldat. En riposte, Tsahal a mené plusieurs frappes ciblant, selon elle, « des dizaines d’objectifs militaires » et « trente chefs de mouvements armés » dans l’enclave.
Ces frappes, concentrées à Rafah et dans l’est de la « ligne jaune » — zone de retrait israélien dans le cadre du cessez-le-feu — ont fait au moins 101 morts, dont 35 enfants, plusieurs femmes et des personnes âgées. Plus de 200 blessés ont également été recensés, selon la Défense civile gazaouie.

Le Hamas a nié toute responsabilité dans la fusillade, affirmant « n’avoir aucun lien avec les événements de Rafah » et réitérant « son engagement envers le cessez-le-feu ». Malgré ces démentis, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a jugé qu’il s’agissait d’une « violation claire » de l’accord conclu le 10 octobre.

Trump défend la riposte israélienne

À Washington, le président américain Donald Trump a soutenu la réaction d’Israël. « Ils ont tué un soldat israélien. Donc les Israéliens ripostent. Et ils devraient riposter », a-t-il déclaré, ajoutant que « rien ne compromettra l’accord de cessez-le-feu ». Son vice-président, J.D. Vance, a également assuré que « la paix du président va tenir ».

Des tensions déjà vives autour des otages

Cet épisode intervient dans un climat déjà tendu. Lundi soir, le Hamas avait remis à Israël des restes humains censés appartenir à un otage, mais que Tel-Aviv estime appartenir à un autre individu. Le mouvement islamiste a depuis annoncé le report de la restitution d’un autre corps, évoquant « les violations commises par l’occupation ».

Selon les termes de la première phase de l’accord du 10 octobre, le Hamas devait libérer 20 otages vivants — ce qu’il a fait — et restituer les corps de 28 captifs tués. À ce jour, seuls 15 ont été remis. Le mouvement palestinien évoque des « difficultés à localiser les dépouilles » dans un territoire ravagé par la guerre, tandis qu’Israël l’accuse de retarder volontairement leur restitution.

Des équipes égyptiennes participent actuellement à des recherches à Khan Younès et Nuseirat pour tenter de retrouver les restes des otages manquants.

Un cessez-le-feu plus fragile que jamais

Ce nouvel accès de violence menace l’application des prochaines étapes du cessez-le-feu, déjà considéré comme fragile. Parmi les points encore en négociation figurent le désarmement du Hamas, le déploiement d’une force de sécurité internationale et la gouvernance future de Gaza.

Les précédents jours avaient déjà été marqués par des incidents meurtriers. Le 19 octobre, deux soldats israéliens avaient été tués par des tirs du Hamas, entraînant des frappes qui avaient coûté la vie à plus de 40 Palestiniens. Ce week-end, Israël avait également frappé des positions présumées du Djihad islamique, blessant plusieurs personnes.

Trois Palestiniens tués en Cisjordanie occupée

Parallèlement, l’armée israélienne a annoncé mardi avoir abattu trois militants palestiniens près de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie occupée. Selon Tsahal, les hommes « participaient à des activités terroristes ». Le Hamas a confirmé que deux d’entre eux appartenaient à ses Brigades Ezzedine al-Qassam.

Si Israël affirme que ces opérations visent à « réduire la menace terroriste », les organisations de défense des droits humains dénoncent une escalade de la répression, soulignant que de nombreux civils figurent parmi les victimes et que des milliers de Palestiniens ont été déplacés.

Malgré le retour annoncé au cessez-le-feu, la situation à Gaza demeure extrêmement tendue. Chaque échange de tirs ou incident autour des otages menace de faire voler en éclats un accord déjà précaire, tandis que les civils, eux, continuent d’en payer le prix le plus lourd.

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