Sabotages sur les lignes TGV : les enquêteurs orientent leurs soupçons vers l’ultra-gauche

Les autorités françaises privilégient désormais la piste de l’ultra-gauche après les deux incendies volontaires survenus lundi près de Valence, qui ont gravement perturbé le trafic ferroviaire dans le Sud-Est. Ces sabotages ont provoqué une paralysie partielle du réseau TGV, affectant près de 50 000 voyageurs en pleine période de la Toussaint.

Un sabotage d’ampleur et une revendication intrigante

L’incident, décrit comme un acte de malveillance coordonné, a touché 16 câbles électriques essentiels au fonctionnement du réseau. Les feux ont été allumés volontairement, entraînant d’importantes perturbations sur les lignes à grande vitesse entre Lyon, Marseille et la Côte d’Azur.

Les enquêteurs se sont rapidement tournés vers la mouvance anarchiste après la découverte d’un message publié sur le site Indymedia, une plateforme associée à l’extrême gauche radicale. Le texte, présenté sous la forme d’un poème intitulé « Attaque contre cheval BTP et la SNCF », fait plusieurs références explicites aux sabotages de cette semaine, revendiquant symboliquement l’action contre « les infrastructures du capitalisme ».

Des méthodes et des zones connues des services de renseignement

Selon Axel Ronde, porte-parole du syndicat de police CFTC, les éléments relevés sur le terrain correspondent à des « modes opératoires typiques » des militants d’extrême gauche.

« Ils montent des opérations commando ciblant des infrastructures stratégiques. Leur objectif est de perturber, de marquer les esprits et de défier l’État », explique-t-il.

Ronde souligne que les lignes ferroviaires constituent des cibles vulnérables, difficiles à protéger sur l’ensemble du territoire. Le choix de Valence n’aurait rien d’un hasard : la région est connue des services de renseignement comme un foyer de l’ultra-gauche, où se sont implantés plusieurs groupes militants liés aux luttes écologistes radicales, notamment contre l’autoroute A69 ou les méga-bassines.

Une enquête pour terrorisme en réflexion

Les investigations, confiées à la police judiciaire et à la DGSI, visent à identifier les auteurs de ces sabotages qualifiés de hautement organisés. Si le lien avec une mouvance politique est confirmé, le parquet antiterroriste pourrait être amené à se saisir de l’affaire.

Les auteurs encourent jusqu’à 20 ans de prison et 150 000 euros d’amende pour destruction volontaire de biens publics en bande organisée.

Une série noire pour la SNCF

Ces sabotages s’ajoutent à une série d’incidents récents sur le réseau ferroviaire, renforçant les inquiétudes autour de la sécurité des infrastructures critiques.
Alors que les vacanciers de la Toussaint ont été nombreux à subir retards et annulations, les autorités appellent à la vigilance et promettent de renforcer la surveillance des sites sensibles.

Si la piste de l’ultra-gauche se confirme, ces attaques marqueraient un nouvel épisode dans la radicalisation de certains mouvements contestataires, à la croisée de la lutte écologique et de la contestation politique violente.

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