L’Ukraine pourrait bientôt s’équiper d’avions de chasse français Rafale. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a confirmé être en discussions avec la France, la Suède et les États-Unis pour moderniser sa flotte aérienne, dans le cadre d’une commande globale de 250 appareils. Si Paris n’a pas confirmé l’existence de négociations officielles, cette perspective relance le débat sur le soutien militaire européen à Kiev.
Trois modèles en lice : Rafale, Gripen et F-16
Devant la presse le 27 octobre, Volodymyr Zelensky a affirmé « mener trois discussions parallèles avec les Suédois, les Français et les Américains », selon l’agence Ukrinform. L’Ukraine étudie actuellement trois options :
• Le F-16 Falcon américain de Lockheed Martin,
• Le Gripen JAS-39 suédois de Saab,
• Et le Rafale français de Dassault Aviation.
L’objectif est clair : reconstituer et moderniser une flotte aérienne lourdement éprouvée depuis le début du conflit avec la Russie. Selon Paris Match, Kiev ambitionnerait à terme de disposer de 250 avions de combat, un chiffre considérable compte tenu de l’état actuel de ses moyens militaires.
Un accord prioritaire avec la Suède
Si aucune commande officielle n’a encore été annoncée pour les Rafale, la Suède semble tenir la corde. D’après plusieurs sources, un accord de principe aurait été signé avec Stockholm pour 150 Gripen JAS-39 E, un appareil réputé plus économique à l’achat et à l’entretien.
« Sa maintenance est la moins coûteuse, car elle nécessite un nombre réduit de techniciens », a expliqué le président Zelensky, ajoutant que « la formation d’un pilote expérimenté ne dure que six mois, contre un an et demi pour le F-16 ».
Autre atout du Gripen : il peut opérer depuis des pistes sommairement aménagées, un avantage crucial pour un pays en guerre.
Le constructeur Saab envisagerait même, selon le Financial Times, d’implanter une usine en Ukraine capable d’assurer l’assemblage final, les tests et peut-être la production de certaines pièces, bien que la situation sécuritaire rende ce projet complexe.
Une quinzaine de Rafale à l’étude
Selon le site Zone Militaire, si l’Ukraine concrétise l’achat de 150 Gripen et reçoit les 85 F-16 promis par Washington, il resterait de la place pour environ 15 Rafale dans la future flotte ukrainienne.
Volodymyr Zelensky a assuré que des « discussions actives » étaient en cours avec la France pour une éventuelle acquisition de Rafale Dassault, symbole d’un rapprochement militaire franco-ukrainien déjà amorcé.
Paris prudente, privilégie les Mirage pour l’instant
De son côté, la France reste prudente. Lors d’une visioconférence le 24 octobre, Emmanuel Macron a confirmé la livraison prochaine de missiles Aster 30, de nouveaux programmes de formation et de Mirage destinés à l’Ukraine.
L’idée d’un transfert de Rafale à Kiev, évoquée un temps, n’est donc pas d’actualité. Le chef de l’État souhaite préserver les capacités de l’Armée de l’air française, déjà engagée dans plusieurs théâtres extérieurs.
Une question de financement encore ouverte
Reste un obstacle de taille : le financement. Une commande de Rafale représente un investissement massif, chaque appareil valant entre 80 et 100 millions d’euros selon les configurations. L’Ukraine pourrait devoir compter sur des aides européennes ou américaines pour concrétiser ces ambitions.
Alors que la guerre s’enlise, Kiev cherche à renforcer sa puissance aérienne pour reprendre l’initiative face à la Russie. Si les discussions avec la France aboutissent, le Rafale fleuron de l’aéronautique française pourrait bientôt rejoindre les cieux ukrainiens, marquant une nouvelle étape dans le soutien occidental à l’Ukraine.