Effondrement partiel de la Torre dei Conti à Rome : un ouvrier roumain meurt après 11 heures sous les décombres

Un drame en plein cœur historique de Rome. Un ouvrier roumain, Octav Stroici, est décédé après avoir passé plus de onze heures piégé sous les décombres de la Torre dei Conti, une tour médiévale de 29 mètres située à deux pas du Colisée. Le bâtiment, en cours de rénovation, s’est partiellement effondré lundi 3 novembre en fin de matinée.

Un effondrement brutal en plein chantier

Selon les secours italiens, la première chute de pierres est survenue vers 11 h 30 (CET), suivie d’un second effondrement environ 90 minutes plus tard. Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent une pluie de débris tombant sur la Via Cavour, dans le quartier très fréquenté de Largo Corrado Ricci, au croisement avec la Via dei Fori Imperiali.

Les pompiers, rapidement dépêchés sur place, ont secouru quatre ouvriers, dont trois indemnes. Mais Octav Stroici est resté coincé sous les gravats pendant près de 11 heures, avant d’être extrait dans un état critique lundi soir. Transporté à l’hôpital en arrêt cardiaque, il est décédé mardi matin, ont annoncé les autorités italiennes et le ministère roumain des Affaires étrangères.

« Malgré les efforts soutenus des équipes médicales à Rome, Octav Stroici, qui était resté coincé sous les décombres d’un bâtiment historique en cours de restauration, est malheureusement décédé », a indiqué Bucarest dans un communiqué publié sur X (ex-Twitter).

Une émotion partagée entre Rome et Bucarest

La Première ministre italienne Giorgia Meloni a adressé ses condoléances à la famille de la victime.
Le maire de Rome Roberto Gualtieri et le ministre de la Culture Alessandro Giuli se sont rendus sur place, saluant le travail des secouristes et annonçant l’ouverture d’une enquête pour déterminer les causes exactes de l’accident.

Un témoin, serveuse dans un restaurant voisin, a raconté à l’agence Adnkronos la scène de panique :

« J’étais en terrasse, en train de servir les clients, quand j’ai entendu des débris tomber. J’ai levé les yeux et j’ai vu un ouvrier s’effondrer. »

Un monument emblématique fragilisé par le temps

La Torre dei Conti, érigée en 1203 à la demande du pape Innocent III et des comtes de Segni, est l’un des symboles du Moyen Âge romain. D’abord résidence aristocratique et tour défensive bâtie sur les vestiges du Temple de la Paix, elle mesurait à l’origine plus de 50 mètres de haut, avant de perdre une grande partie de sa structure au fil des siècles, notamment à cause de séismes et de travaux urbains.

Depuis 2006, la tour était inhabitée et faisait l’objet d’un important projet de rénovation financé par l’Union européenne et le Plan national de redressement et de résilience (PNRR), pour un montant de près de 7 millions d’euros. Le chantier, censé s’achever en 2026, visait à transformer le site en musée et centre de conférences.

Une enquête ouverte sur les causes de l’effondrement

Le bâtiment reste debout, mais gravement fragilisé à l’intérieur, selon les premières constatations. La zone, déjà fermée aux piétons en raison des travaux, a été totalement bouclée par les autorités municipales.

Le préfet de Rome a souligné la complexité des opérations de secours :

« L’extraction de l’ouvrier coincé a été particulièrement longue et délicate, car toute la structure menaçait de s’effondrer davantage. »

Une enquête technique et judiciaire a été ouverte pour évaluer les responsabilités de l’entreprise chargée de la restauration et vérifier le respect des normes de sécurité.

Un drame symbolique au cœur du patrimoine romain

Ce tragique effondrement rappelle la fragilité du patrimoine historique de la capitale italienne, souvent confrontée à la vétusté de ses monuments et aux difficultés d’entretien.
La mort d’Octav Stroici endeuille le monde ouvrier et jette une ombre sur l’un des projets de restauration les plus emblématiques de Rome.

Alors que les autorités italiennes promettent de « faire toute la lumière » sur le drame, la Torre dei Conti, silencieuse témoin de huit siècles d’histoire, devient le symbole d’une double urgence : préserver la mémoire du passé tout en garantissant la sécurité de ceux qui la restaurent.

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