Voiture-bélier à l’île d’Oléron : la piste de l’attentat islamiste se précise

Le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, s’est exprimé ce jeudi matin sur France Inter au sujet de l’enquête ouverte après qu’un homme a délibérément percuté plusieurs personnes avec sa voiture, mercredi, sur l’île d’Oléron (Charente-Maritime). Si les motivations exactes du suspect restent à confirmer, la piste de l’attentat islamiste se renforce au fil des investigations.

Un « périple meurtrier » de six kilomètres

Les faits se sont déroulés mercredi 5 novembre vers 8h45. Un homme de 35 ans, installé dans un mobile-home sur le port de la Cotinière à Saint-Pierre-d’Oléron, a foncé avec son véhicule sur des piétons et des cyclistes circulant entre Saint-Pierre et Dolus-d’Oléron.
Cinq personnes ont été fauchées sur une distance d’environ six kilomètres. Deux d’entre elles ont été grièvement blessées : une jeune femme de 22 ans, qui faisait son jogging, et un homme de 69 ans à vélo.

Selon Laurent Nuñez, leur pronostic vital n’est plus engagé, mais leurs blessures restent « extrêmement graves ». La jeune joggeuse, victime de multiples traumatismes, est la collaboratrice du député Rassemblement national de la circonscription voisine, Pascal Markowsky.

Une arrestation après un acte incendiaire et des cris religieux

Avant d’être interpellé par les gendarmes, le conducteur a mis le feu à son véhicule, qui contenait une ou plusieurs bouteilles de gaz, puis aurait crié « Allah Akbar ».
L’homme était connu des forces de l’ordre pour violences, vols, délits routiers et usage de stupéfiants, mais pas pour radicalisation.

Des éléments religieux retrouvés

« Des références religieuses assez claires et explicites ont été trouvées chez le suspect », a précisé le ministre de l’Intérieur. Une expertise psychiatrique, réalisée mercredi, doit désormais aider les enquêteurs à déterminer si ces éléments ont été les déclencheurs du passage à l’acte.

Laurent Nuñez a confirmé que le suspect se serait récemment converti à l’islam, évoquant une possible autoradicalisation : « Je vous le confirme », a-t-il déclaré.

Le parquet antiterroriste pas encore saisi

Malgré la gravité des faits, le Parquet national antiterroriste (Pnat) ne s’est pas encore saisi du dossier, qui reste pour l’heure sous la responsabilité du parquet de La Rochelle.
Les enquêteurs poursuivent les perquisitions et analyses téléphoniques afin de mieux cerner les motivations du suspect, toujours en garde à vue dans les locaux de la gendarmerie de Saint-Pierre-d’Oléron.

Alors que l’émotion reste vive sur l’île d’Oléron, le ministre de l’Intérieur a assuré que « toutes les hypothèses sont prises très au sérieux » et qu’aucune piste, notamment terroriste, n’est écartée à ce stade.

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