Une nouvelle frappe américaine en mer des Caraïbes a fait trois morts, a annoncé mercredi soir le ministre de la Guerre, Pete Hegseth. L’opération, menée sur ordre du président Donald Trump, visait un bateau accusé de narcotrafic et qualifié de « navire exploité par une organisation terroriste ».
Une frappe « nucléaire létale » en eaux internationales
Selon Pete Hegseth, la frappe a été effectuée dans les eaux internationales et a entraîné la mort de trois personnes présentées comme des « narcoterroristes ». Aucun soldat américain n’aurait été blessé. Le ministre a précisé sur X que l’opération faisait partie d’une campagne plus vaste contre les organisations de trafic de drogue en Amérique latine :
« Les frappes aériennes contre les navires des narcoterroristes se poursuivront jusqu’à ce que l’empoisonnement du peuple américain cesse. »
Le responsable a ajouté que la frappe avait été « létale et nucléaire », une formulation qui soulève des interrogations, notamment sur la nature exacte de l’arme utilisée. Aucun élément indépendant n’a pour l’instant permis de confirmer ses déclarations.
Cette nouvelle attaque porte à au moins 70 le nombre de morts recensés dans ce type d’opérations depuis le lancement de la campagne américaine contre le narcotrafic maritime.
Des frappes controversées et un objectif politique implicite
Depuis plusieurs semaines, les États-Unis mènent une série d’attaques dans les Caraïbes contre des navires suspectés de transporter de la drogue. Ces frappes, menées en dehors de tout cadre juridique international clair, suscitent de vives critiques.
Derrière cette opération militaire, certains observateurs voient un objectif politique plus large : affaiblir le régime de Nicolás Maduro au Venezuela. Washington n’a jamais reconnu la réélection du président vénézuélien en juillet 2024, qualifiée de « frauduleuse » par l’opposition. En août, les États-Unis ont même offert une prime de 50 millions de dollars pour l’arrestation de Maduro — une initiative restée sans effet.
Tensions diplomatiques avec la Colombie et le Venezuela
Les répercussions diplomatiques ne se sont pas fait attendre. Le Venezuela a dénoncé « un acte de piraterie internationale », tandis que la Colombie, par la voix de son président Gustavo Petro, a condamné les frappes américaines jugées « illégales et dangereuses pour la stabilité régionale ».
Ces critiques ont provoqué la colère de Donald Trump, qui a publiquement accusé son homologue colombien de « complaisance envers les cartels ».
Des victimes civiles parmi les accusés de narcotrafic ?
Plusieurs familles de victimes contestent la version américaine, affirmant que certains navires détruits étaient de simples bateaux de pêche. Des ONG demandent l’ouverture d’une enquête internationale sur les frappes, estimant qu’elles pourraient constituer des violations du droit maritime et des droits humains.
Alors que la Maison Blanche justifie ces opérations par la « défense de la sécurité nationale américaine », la stratégie de frappes en mer pourrait, selon plusieurs analystes, plonger les Caraïbes dans une crise géopolitique durable, marquée par la méfiance croissante envers Washington.