Le gouvernement britannique est de nouveau secoué par un scandale embarrassant. Ce mercredi 5 novembre, le ministre de la Justice, David Lammy, a exprimé son “indignation” après la libération par erreur d’un détenu étranger, cinq jours seulement après un cas similaire qui avait déjà provoqué la colère de l’opinion publique.
Une nouvelle erreur qui relance la polémique
Selon la police londonienne, un homme algérien de 24 ans, Brahim Kaddour-Cherif, a été relâché par erreur de la prison de Wandsworth, dans le sud de Londres, le 29 octobre dernier. Il avait été inculpé pour intrusion et tentative de vol, et serait également connu des services de police pour des infractions à caractère sexuel.
L’erreur n’a été signalée que plusieurs jours plus tard, déclenchant une chasse à l’homme toujours en cours. Les autorités n’ont pas confirmé s’il s’agissait d’un demandeur d’asile.
Le même jour, les médias britanniques ont également révélé qu’un second détenu, William “Billy” Smith, 35 ans, avait lui aussi été libéré par erreur. Il purgeait une peine de 45 mois de prison pour des fraudes multiples.
Une série d’erreurs inquiétantes
Ce nouvel épisode intervient deux semaines après la libération accidentelle d’un demandeur d’asile éthiopien, Hadush Kebatu, condamné en septembre pour agressions sexuelles. L’affaire avait provoqué des manifestations anti-immigration et une vague d’indignation dans tout le pays.
Le ministre de la Justice avait alors promis une enquête interne. Les chiffres publiés par son ministère montrent une hausse spectaculaire des libérations par erreur : 262 entre mars 2024 et mars 2025, contre 115 un an plus tôt.
Réactions politiques en chaîne
Face à la multiplication de ces incidents, David Lammy s’est dit “absolument indigné et consterné”. Il a affirmé que ses équipes avaient “travaillé toute la nuit pour tenter de retrouver les individus libérés”.
De son côté, un porte-parole du Premier ministre Keir Starmer a jugé ces erreurs “totalement inacceptables”, appelant à une réforme du système carcéral et à un renforcement des contrôles.
“Le système doit être réformé et les contrôles appropriés doivent être mis en place pour éviter qu’une telle chose se reproduise”, a déclaré Downing Street.
David Lammy sous pression
L’affaire prend désormais une tournure politique. Remplaçant le Premier ministre à la Chambre des communes lors de la séance hebdomadaire des questions au gouvernement, David Lammy a été mis en difficulté par un député conservateur qui lui a demandé si un autre détenu demandeur d’asile avait été libéré par erreur depuis l’affaire Kebatu.
Visiblement irrité, le ministre n’a pas répondu directement, préférant attaquer le bilan des conservateurs sur la gestion du système carcéral. Son attitude a été vivement critiquée par l’opposition.
“David Lammy doit revenir devant le Parlement dès que possible pour s’expliquer”, a exigé un porte-parole de la cheffe de l’opposition conservatrice, Kemi Badenoch.
Un gouvernement fragilisé
Alors que les tensions politiques autour de l’immigration et de la sécurité s’intensifient, ces erreurs successives viennent encore ternir l’image du gouvernement travailliste de Keir Starmer.
La multiplication de ces incidents met en lumière les failles structurelles du système pénitentiaire britannique et alimente le débat sur la compétence du ministère de la Justice à assurer la sécurité publique.