EUA : Donald Trump signe un projet de loi mettant fin au shutdown

Après 43 jours de blocage budgétaire, un record aux États-Unis, le Congrès a finalement adopté mercredi soir une loi mettant fin au shutdown. Le président Donald Trump l’a promulguée dans la foulée.(Avec : AFP).

Le shutdown est désormais terminé. Le Congrès américain a définitivement approuvé, mercredi 12 novembre, une loi mettant fin à la plus longue paralysie budgétaire de l’histoire des États-Unis. Le président républicain Donald Trump a immédiatement signé le texte, concluant ainsi 43 jours de blocage qui ont fortement perturbé plusieurs secteurs de l’économie américaine.

« Aujourd’hui, nous envoyons le message clair que nous ne céderons jamais au chantage », a-t-il déclaré à l’adresse de ses adversaires démocrates, avant de signer le texte sous les applaudissements des élus républicains rassemblés autour de lui dans le Bureau ovale.

Après que le Sénat a adopté le texte lundi, la Chambre des représentants a validé à son tour la proposition de loi budgétaire, par 222 voix contre 209. Six élus démocrates seulement ont soutenu la majorité présidentielle, tandis que deux républicains ont voté contre.

Avant le scrutin, le président républicain de la Chambre, Mike Johnson, s’était réjoui de la fin imminente de ce « long cauchemar national ». Par la suite, il a vivement critiqué le blocage de l’opposition démocrate, qui a duré six semaines. « Ils savaient que cela causerait des souffrances, et ils l’ont fait malgré tout. Cette manœuvre était inutile, injuste et cruelle », a-t-il déclaré depuis l’hémicycle.

La prolongation de subventions pour « Obamacare » dans le flou

Après plus de 40 jours d’impasse budgétaire, une poignée de sénateurs démocrates avaient fini par rendre les armes lundi en approuvant avec leurs collègues républicains une nouvelle proposition de loi, qui étend le budget précédent jusqu’à fin janvier.

Le texte laisse en revanche dans le flou la prolongation de subventions pour « Obamacare », l’assurance santé de ménages aux revenus modestes, au grand dam de la base et de nombreux élus démocrates.

Parmi les seules concessions à l’opposition, le texte prévoit la réintégration des fonctionnaires licenciés depuis le début du shutdown. Il comprend également des fonds pour le programme d’aide alimentaire SNAP jusqu’en septembre, évitant ainsi que cette aide, dont bénéficient plus de 42 millions d’Américains, soit gelée en cas de nouvelle paralysie budgétaire fin janvier, comme ce fut le cas lors du blocage actuel.

En raison des règles du Sénat, huit voix de l’opposition étaient nécessaires pour adopter le texte. Et les huit en question se sont attiré les foudres de nombreux membres du camp démocrate, qui dénoncent de maigres concessions et de fausses promesses républicaines.

« Capitulation »

Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, s’est ainsi lamenté sur X d’une « capitulation » et d’une « trahison » envers l’Amérique qui travaille. De nombreux démocrates se sont aussi demandé pourquoi ces sénateurs ont cédé quelques jours seulement après de larges victoires de leur parti dans d’importantes élections à travers le pays, qui validaient selon eux leur stratégie au Congrès.

Le chef de la minorité démocrate, Hakeem Jeffries, a de nouveau appelé mercredi soir les républicains à tenir leur promesse d’organiser un vote bientôt sur « Obamacare ». « Nous estimons que les Américains de la classe ouvrière, les Américains de la classe moyenne, et les Américains ordinaires méritent le même niveau de certitude que les républicains fournissent toujours aux riches, aux plus aisés, et aux donateurs au bras long », a-t-il déclaré dans un discours depuis l’hémicycle. « Il n’est pas trop tard » pour prolonger ces subventions, a ajouté le ténor démocrate.

La question de ces subventions est au cœur du différend qui a mené au shutdown. Sans leur prolongation, les coûts de l’assurance santé devraient plus que doubler en 2026 pour 24 millions d’Américains qui utilisent « Obamacare », selon KFF, cercle de réflexion spécialisé sur les questions de santé.

Depuis le 1er octobre, plus d’un million de fonctionnaires n’étaient pas payés. Le versement de certaines aides a été fortement perturbé, et des dizaines de milliers de vols ont été annulés ces derniers jours en raison de pénuries de contrôleurs aériens, car certains avaient choisi de se faire porter pâle plutôt que de travailler sans salaire.

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