La polémique enfle autour de Cyril Dion. Invité lundi 10 novembre de l’émission C dans l’Air sur France 5, le militant écologiste a provoqué un tollé après avoir comparé les conséquences de la pollution à celles du terrorisme islamiste en France.
« Entre 2012 et 2023, le terrorisme islamiste, ça a fait 273 morts en France, la pollution de l’air ça a fait entre 500 000 et 1 million de morts en dix ans. Qu’est-ce qui nous rend le plus en insécurité ? », a lancé l’auteur et réalisateur, sans citer de source précise. Cette déclaration, prononcée en direct sur le service public, a immédiatement suscité des réactions virulentes sur les réseaux sociaux et dans la classe politique.
L’échange avait lieu alors que s’ouvrait la COP30 à Bélem, au Brésil, dix ans après les accords de Paris. Interrogé par la présentatrice Caroline Roux sur la place de l’écologie dans les prochaines échéances électorales, Cyril Dion a élargi le débat : « Si on déplaçait le sujet de la sécurité en se disant : en fait, être en sécurité, est-ce que ce n’est pas de boire de l’eau du robinet sans pesticide, sans polluants éternels ? Que lorsqu’on sort dans les villes, on ne meure pas de la pollution de l’air, de maladies cardiovasculaires ? »
Le militant écologiste a ainsi mis en parallèle les notions de sécurité environnementale et de sécurité physique, conduisant à cette comparaison entre la pollution et le terrorisme. Une analogie jugée déplacée par de nombreux observateurs, d’autant qu’elle intervient à quelques jours de la commémoration des attentats du 13 novembre 2015, qui ont fait 130 morts à Paris. « Nous sommes à la veille de l’anniversaire, malgré tout, des attentats du Bataclan, qui ont heurté le pays, mais vous dites qu’il faut mener ce combat pour la sécurité alimentaire et la sécurité au quotidien ? », a relevé Caroline Roux, visiblement interloquée.
Les critiques n’ont pas tardé. Sur X (ex-Twitter), Vincent Trémolet de Villers, éditorialiste au Figaro, a dénoncé : « Cyril Dion est à l’écologie ce que Gabriel Zucman est à l’économie : un idéologue de la gauche radicale déguisé en expert. » Le Syndicat des Cadres de la Sécurité Intérieure (SCSI) a également fustigé une « terrible indécence », accusant le militant de « minimiser le terrorisme islamiste par rapport au réchauffement climatique ».
Cyril Dion, connu pour ses documentaires Demain (2015) et Animal (2021), ainsi que pour son engagement en faveur de la transition écologique, n’a pour l’heure pas réagi aux critiques.