Emmanuel Macron a reçu mardi à l’Élysée le président palestinien Mahmoud Abbas pour un entretien axé sur la situation en Cisjordanie, les perspectives politiques palestiniennes et la coopération bilatérale. Cette rencontre a abouti à plusieurs annonces majeures, sur fond de tensions persistantes au Proche-Orient.
Le président français a averti qu’« une annexion partielle ou totale de la Cisjordanie par Israël, y compris de facto par la colonisation, constitue une ligne rouge à laquelle nous réagirons fortement avec nos partenaires européens si elle devait être franchie ». Emmanuel Macron a également dénoncé « la violence des colons et l’accélération des projets de colonisation » qui, selon lui, « atteignent de nouveaux records » et « menacent la stabilité de la Cisjordanie » tout en constituant « des violations du droit international ».
Le chef de l’État français a réaffirmé le soutien de la France à une solution à deux États et à la reconnaissance d’un État palestinien viable et souverain.
Réformes et élections annoncées par Mahmoud Abbas
À l’issue de la rencontre, Mahmoud Abbas a réitéré son « engagement » à réformer en profondeur l’Autorité palestinienne. Il a assuré vouloir organiser « dans les plus brefs délais » des élections présidentielle et législatives. Emmanuel Macron a précisé que ce scrutin devrait avoir lieu « un an après le passage à la deuxième phase du cessez-le-feu à Gaza », celle prévoyant le désarmement du Hamas.
Les deux dirigeants ont par ailleurs annoncé la création d’un comité conjoint chargé d’élaborer la Constitution du futur État palestinien, dont la France a officialisé la reconnaissance.
Extradition prochaine du suspect de l’attentat de la rue des Rosiers
Sur le plan judiciaire, Mahmoud Abbas a confirmé qu’un Palestinien soupçonné d’avoir supervisé le commando de l’attentat antisémite de la rue des Rosiers à Paris en 1982, Hicham Harb, serait prochainement extradé.
« Les procédures juridiques relatives à l’extradition sont arrivées à leur phase finale. Il ne reste que quelques détails techniques, qui sont pris en charge par les autorités compétentes des deux pays », a précisé le président palestinien dans une interview accordée au Figaro.
Cette rencontre marque un resserrement diplomatique entre Paris et Ramallah, alors que la situation au Proche-Orient reste tendue et que la France tente de jouer un rôle d’équilibre entre sécurité régionale, droit international et reconnaissance des droits du peuple palestinien.